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Martti Ahtisaari Prix Nobel de la paix

Le comité Nobel a choisi un candidat peu controversé en la personne du médiateur de paix et ancien président finlandais Martti Ahtisaari, avec sa fondation, la Crisis Management Initiative (CMI). Ce diplomate de 71 ans est récompensé pour ses médiations en Namibie, en Irlande du Nord, dans les Balkans et surtout dans la province indonésienne d'Aceh, où il a connu son plus grand succès en facilitant l'accord de paix signé en 2005. Il reste toutefois sur un échec au Kosovo, qui a unilatéralement déclaré son indépendance de la Serbie en février.
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Juste après avoir reçu son prix, Martti Ahtisaari a estimé que son action la plus importante avait été en faveur de l'accession de la Namibie à l'indépendance. "Bien sûr, la Namibie est l'œuvre la plus importante car elle a pris énormément de temps", a indiqué le lauréat, précisant que son travail pour l'accord de paix avec les ex-rebelles indépendantistes du Mouvement Aceh libre (GAM) en Indonésie et celui pour l'indépendance du Kosovo étaient "également importants".

Le prix Nobel de la paix, a confié qu'il consacrerait désormais l'essentiel de son temps à une initiative visant à donner du travail aux jeunes pour éviter qu'ils tombent dans l'ornière de la criminalité et du terrorisme. "L'Organisation internationale du travail (OIT) estime qu'au cours de la prochaine décennie, 1,2 ou 1,3 milliard de jeunes entre 15 et 30 ans vont entrer sur le marché du travail", a déclaré M. Ahtisaari, lors d'une conférence de presse à Helsinki.

"Avec les méthodes traditionnelles, on peut en employer peut-être 300 millions. Qu'est-ce qu'on fait avec l'autre milliard? On leur donne de l'espoir ou on les laisse être recrutés par des bandes criminelles et des terroristes", a-t-il dit. Le médiateur finlandais, a précisé qu'il avait à cette fin commencé à collaborer avec Silatech, un programme qui vise à aider les jeunes à trouver un emploi ou à démarrer une entreprise dans quatre pays du Moyen-Orient et deux d'Afrique du Nord.

Fin 2005, il est chargé par le Conseil de sécurité des Nations unies de superviser les pourparlers entre Serbes et Kosovars sur le futur statut de la province serbe. Accusé de partialité par Belgrade où la presse le caricature en Hitler, il se heurte aux résistances de Moscou et de Pékin, aux tergiversations des Occidentaux, à l'inertie de la diplomatie onusienne. En mars 2007, il met fin aux discussions, recommande l'indépendance et rend son tablier. Les dernières négociations, menées sans lui, échouent, et le Kosovo déclare unilatéralement son indépendance le 17 février 2008.

Ahtisaari n'aura pas su faire plier les Serbes deux fois : en 1999, c'est lui, déjà, qui est envoyé à Belgrade avec l'ancien Premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine pour convaincre --avec succès-- le président yougoslave Slobodan Milosevic de mettre fin à ses opérations militaires au Kosovo contre la guérilla séparatiste albanaise, en échange de l'arrêt des bombardements de l'Otan.

Il appliquera la même méthode dans les pourparlers entre le gouvernement indonésien et les séparatistes du Mouvement Aceh Libre (GAM), en guerre depuis 1976, entamés en janvier 2005 à Helsinki. Six mois plus tard, la paix est signée. Les deux parties témoigneront de la fermeté de l'homme pendant les pourparlers, mais aussi de son humour et de sa chaleur une fois les dossiers refermés.

Dans ses attendus, le comité Nobel norvégien a associé la Crisis Management Initiative (CMI), une ONG créé en 2000 par Martti Ahtisaari et à l'origine de la signature du traité de paix entre le gouvernement indonésien et les séparatistes de la province d'Aceh en 2005.

Caroline Caldier avec agences

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