Cet article date de plus de quatorze ans.

Marianne doit "changer de nom" ou présenter "des excuses publiques" pour sa une sur Sarkozy, "le voyou de la République"

C'est ce qu'a estimé Nadine Morano mercredi sur RTL."Lorsqu'on écrit dans un magazine qui s'appelle Marianne, qui est un de nos symboles de la République ...et qu'on utilise des propos tels qu'utilisés à la Une de Marianne, c'est simple : soit on change de nom, soit on présente des excuses publiques, parce que ce n'est pas acceptable".
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
La une de Marianne du 7 août

C'est ce qu'a estimé Nadine Morano mercredi sur RTL.

"Lorsqu'on écrit dans un magazine qui s'appelle Marianne, qui est un de nos symboles de la République ...et qu'on utilise des propos tels qu'utilisés à la Une de Marianne, c'est simple : soit on change de nom, soit on présente des excuses publiques, parce que ce n'est pas acceptable".

"C'est antirépublicain et on ne peut pas véhiculer des valeurs antirépublicaines en utilisant le nom de Marianne. Les journalistes de Marianne sont en train de salir un des symboles de la République", a ajouté la secrétaire d'Etat à la famille. Sur twitter, @znewdealz suggérait mercredi matin de remplacer Marianne par Carla ...

Marianne persiste et signe
Joint par L'Express.fr Maurice Szafran, directeur de la publication de Marianne, dit "assumer" le choix éditorial et suggère aux responsables UMP indignés d'aller "demander à Nicolas Sarkozy de porter plainte" contre le magazine.

"Voir Morano, Estrosi ou Luca venir nous donner des leçons de bonnes manières nous amuse au vu de leurs antécédents", explique-t-il. Il juge la "une" justifiée par les récentes annonces de Nicolas Sarkozy à Grenoble, qu'il juge dignes de "méthodes politiques de voyous".

Sur RMC, Jean-François Kahn avait justifié lundi le choix de l'expression "voyou de la République" en reprochant au chef de l'Etat de se comporter comme un "caïd des cités" de banlieue.

"Il y a eu des réactions sur Sarkozy : pétainiste, vichyste, facho, raciste, xénophobe ! Dans cet article, je dis : 'ce n'est pas vrai'", explique-t-il. "Mais en revanche, dans le fond Sarkozy c'est un type qui, pour conquérir le pouvoir, ou pour garder le pouvoir avec talent, est capable de tout ! Rien ne l'arrête (...) C'est ça, l'idée, c'est ça un voyou."

Pour le député PS Claude Bartolone, Nicolas Sarkozy est responsable, par son compotement, de la "dérive verbale" du magazine. "Depuis qu'il est au pouvoir, Nicolas Sarkozy n'a eu de cesse d'insulter ici un pêcheur, là un agriculteur, ou encore les habitants des quartiers. Un tel comportement n'est pas sans conséquences graves sur l'image de notre République et de ses dirigeants", dit-il mercredi dans France soir.

"Le président porte une grande part de responsabilité dans cette dérivé verbale", ajoute-t-il.

"Pour garder le pouvoir", Sarkozy "est prêt à tout", estime Marianne
Dans son édition du 7 au 13 août, Marianne affiche à la Une la photo de Nicolas Sarkozy avec le titre : "Nationalité, immigration, délinquance. Le voyou de la République". Et détaille en sous-titre l'angle du papier de Jean-François Kahn : "Xénophobe et pétainiste ? Certes pas. Mais aucun intérêt moral ne l'arrête. Et, pour garder le pouvoir, il est prêt à tout". Dans le même hebdomadaire, le journaliste Guy Sitbon se disait en désaccord avec Jean-François Kahn, estimant qu'il ne convenait pas de traiter de voyou un président de la République, par respect pour sa fonction.

De son côté, Jean-François Kahn, co-fondateur de Marianne, avait répliqué dès lundi à Nadine Morano qui avait déjà dénoncé cette Une "insultante" et "démagogique". Il avait rappelé des propos de la secrétaire d'Etat qualifiant "les journalistes d'investigation de 'fascistes'" ou accusant "les responsables de la gauche d'être complices des assassins". "Au désespoir de ses propres amis politiques, aucune outrance ne l'arrête", écrivait-il.

Nadine Morano avait déjà mis en cause violemment Mediapart début juillet
Début juillet, la garde rapprochée sarkozyste avait déjà mis en cause avec virulence Mediapart , lors de la polémique sur Eric Woerth. Le site d'information avait publié la teneur des conversations (enregistrées clandestinement) entre Liliane Bettencourt et Patrice de Maistre. Le nom du ministre du Budget ou de sa femme y apparaissait plusieurs fois.

Sur RTL, le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand avait fustigé "un site qui utilise des méthodes fascistes" à partir d'écoutes "totalement illégales". Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, avait également évoqué "des méthodes des années 30" avec "des sites internet qui utilisent des méthodes fascistes."

Elle avait dénonçé "une espèce de collusion médiatico-politico-trotskyste qui essaie de jeter l'honneur d'Eric Woerth en pâture", allusion à la jeunesse militante trotskyste d'Edwy Plenel, fondateur de Mediapart et ancien directeur de la rédaction du Monde.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.