Libye : la communauté internationale hausse le ton mais ne prend pas de sanctions
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni d'urgence cette nuit à New York pour réclamer la fin "immédiate" des violences en Libye. "Il y a encore plus d'inquiétude après l'inquiétant discours de Mouammar Kadhafi", a dit un diplomate à la suite de l'allocution du numéro un libyen, qui a menacé ses compatriotes d'une répression sanglante. Une répression qualifiée par la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, de " bain de sang inacceptable ".
Les quinze membres du Conseil ont exhorté les autorités libyennes à agir avec retenue, à respecter les droits de l'homme et à permettre aux organisations de défense des droits de l'homme de pénétrer dans le pays. Ils ont par ailleurs réclamé une aide humanitaire internationale pour aider le peuple libyen.
_ Ils "insistent" également "sur l'importance de la responsabilité. Ils ont souligné la nécessité de faire répondre de leurs actes les personnes responsables d'attaques contre les civils", selon la déclaration.
En France, Nicolas Sarkozy s'est exprimé sur le sujet ce mercredi. Le président français demande "l'adoption rapide de sanctions concrètes" contre la Libye par l'Union européenne, et souhaite que soit examinée "la suspension des relations économiques commerciales et financières".
Aux Etats-Unis, des voix s'élèvent pour demander l'adoption de sanctions et de mesures immédiates contre le régime du colonel Kadhafi, allant du bombardement des aérodromes libyens à une zone d'exclusion aérienne dans l'espace libyen.
" La situation en Libye réclame plus qu'une simple condamnation publique, elle demande une action internationale forte ", ont notamment estimé le sénateur républicain John McCain et son collègue indépendant Joe Lieberman. L'influent sénateur démocrate John Kerry a également appelé à des sanctions "temporaires", évoquant notamment un embargo sur les armes.
La Maison blanche, qui condamne des "violences consternantes", semble cependant écarter toute action unilatérale, laissant entendre que les Etats-Unis travaillent avec d'autres pays sur la situation en Libye.
Face à la répression qui se durcit chaque jour en Libye, où les affrontements entre manifestants antigouvernementaux et forces de l’ordre aurait déjà fait entre 300 et 400 morts selon les ONG, le ton monte aussi à Bruxelles.
_ Mais si les Européens sont unanimes pour condamner ces violences, les Vingt-Sept sont divisés sur l'opportunité de prendre des sanctions contre le régime libyen. Certains pays redoutent en effet un retour de bâton contre leurs ressortissants sur place ou, pour Malte et l'Italie surtout, une ouverture des vannes de l'immigration illégale.
Cécile Mimaut, avec agences
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