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Les deux ex-otages d'Afghanistan ont retrouvé la France

Les journalistes Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, libérés après dix-huit mois de captivité en Afghanistan, ont regagné aujourd’hui la France où ils ont été accueillis dans la discrétion par Nicolas Sarkozy. Les deux hommes, qui ont subi ensuite des examens médicaux à l'hôpital Bichat, à Paris, sont apparus en bonne santé, affichant, souriants, un moral à toute épreuve. Ils évoquent à demi-mot des contreparties financières.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Leur avion a atterri à 08h45 à Villacoublay, près de Paris.
Nicolas Sarkozy et son épouse, ainsi que les ministres Alain Juppé (Affaires étrangères) et Gérard Longuet (Défense), les ont accueillis sur le tarmac, aux côtés de leurs familles et de leurs proches. Le président de France Télévisions, Rémy Pflimlin, et Thierry Thuillier, directeur de l'information de France Télévisions, étaient également présents.
_ Les médias avaient été tenus à distance mais la chaîne de
télévision LCI a pu filmer leur descente de l'avion. Les membres
du comité de soutien des deux ex-otages ont exprimé leur frustration de ne pouvoir les approcher dès leur arrivée.
Le président, qui s'est réjoui hier de leur libération dans un communiqué, avait été très critique sur les risques pris selon lui par les reporters dans une zone de conflit.

Lors d'un déplacement consécutif dans le Lot-et-Garonne, Nicolas Sarkozy a pris la parole à l'issue d'une assemblée générale de maires du département pour saluer leur libération.
“Je voudrais féliciter tous les services qui ont participé à leur libération, notamment les militaires français, et je voudrais que nous ayons tous une pensée pour nos neuf compatriotes qui sont toujours retenus dans d'autres régions du monde et pour lesquels la France fera tout pour qu'ils puissent retrouver leur familles et revenir à la maison”, a-t-il dit.

"On représentait de l’argent"

Les deux journalistes de France 3 ont raconté leur captivité et leur libération avec un mélange d'humour et de gravité mais ont été relativement discrets sur leur remise en liberté. Ils ont toutefois laissé entendre qu'elle avait été monnayée.
Les autorités françaises n'ont rien dit d'éventuelles contreparties, financières notamment, et expliquent leur discrétion par la nécessité de protéger les neuf autres Français toujours otages à l'étranger - en Somalie, au Yémen et au Niger.
“La France ne paie pas de rançon”, a affirmé hier soir Alain Juppé, tout en invoquant "la raison d'Etat".
Mais un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a déclaré qu'après plusieurs accrocs pour la libération des journalistes, les autorités françaises avaient accepté leurs exigences, notamment l'élargissement de certains des leurs.
“Plusieurs de nos chefs ont été remis en liberté”, a-t-il
dit.
_ Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière ont fait état de
“trois ou quatre échecs” en vue de leur libération.
“On savait qu'on ne risquait pas notre vie dès le début, on
représentait de l'argent”, a déclaré Stéphane Taponier. “On n'a
pas été menacés mais on ne casse pas la tirelire”, a ajouté son
confrère.
Les deux ex-otages ont affirmé ne jamais avoir subi de violences de la part de leurs geôliers taliban.

Les deux hommes étaient enfermés “23h45 sur 24 ”, avec “deux
sorties pour aller aux toilettes à l'aube et le soir”.

Les deux journalistes ont été reçus à la mi-journée au siège
de France Télévisions, à Paris, où ils ont été ovationnés par
l'ensemble des personnels.

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