Le sommet du G8 avance à pas comptés
Décidément, même à huit il est bien difficile de s'entendre. Sur les sujets majeurs, tout du moins. Les huit pays les plus riches de la planète sont actuellement réunis à L'Aquila, en Italie. Ils n'ont réussi à se mettre d'accord que sur le climat. C'est tout de même mieux que rien...
_ En toute fin de journée, c'est le président français, Nicolas Sarkozy, qui s'est chargé de résumer l'avancée des travaux, lors d'un point presse tardif.
Car l'accord sur le climat est assez ambitieux : le G8 a décidé de diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici à 2050, par rapport à 1990; et de 80% au moins celles de pays industrialisés. L'idée étant de limiter le réchauffement climatique à 2°.
_ Sauf que... A peine signé, la Russie a dénoncé le texte, à la surprise générale. “Pour nous, le chiffre de 80% est inacceptable et probablement hors
d'atteinte”, a explique le principal conseiller économique du président. “Nous n'allons pas sacrifier la croissance économique à la seule fin de réduire les émissions polluantes”. Voilà qui a le mérite d'être clair.
Belles intentions
Pour le reste, on en est encore au stade des belles intentions. La situation en Iran, par exemple. Tout en dénonçant le chantage exercé par le pays - les emprisonnements d'occidentaux-, le G8 a préféré donner sa chance à la négociation, jusqu'au sommet du G20, le 24 septembre prochain.
_ Ce qui n'a pas empêché au passage Nicolas Sarkozy de demander, solennellement, que Clotilde Reiss, l'universitaire française détenue à Téhéran depuis le début du mois, soit libérée “sur le champ” .
Le nucléaire s'est invité aux discussions. Dans une déclaration, le G8 a appelé tous les pays du monde à observer un moratoire sur tout type d'essai nucléaire. Mais là aussi, rien de concret...
Belles intentions enfin sur l'économie. Le G8 a pris acte du léger mieux de la conjoncture, tout en restant très prudent sur les chances d'une reprise durable. La crise n'est pas finie, en dépit de signes de stabilisation, a résumé Nicolas Sarkozy, lors d'un point presse en fin de journée.
_ Les huit se sont juste engagés à réfléchir à des “stratégies de sortie” de leurs politiques de relance mais sans fermer la porte à de nouveaux coups de pouce budgétaires, preuve de leurs différences sur ce dossier.
Guillaume Gaven, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.