Cet article date de plus de treize ans.

Le poète suédois Tomas Tranströmer prix Nobel de littérature

Le prix Nobel de littérature a été attribué au poète suédois Tomas Tranströmer, âgé de 80 ans. Véritable monument en Scandinavie, Tranströmer est distingué "car, par des images denses, limpides, il nous donne un nouvel accès au réel", explique l'académie. Son style très mystique, triste et introspectif, qualifié de prières laïques, contraste avec sa vie très engagée, notamment auprès des handicapés et des toxicomanes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

C'est un ermite qui est couronné du prix Nobel de littérature 2011. Tomas Tranströmer, poète suédois de 80 ans, vit sur une des nombreuses îles qui s'émiettent le long de la côte de la Baltique. Lui qui fuit les médias, il voit les projecteurs se braquer sur sa retraite depuis que ses concitoyens de l'académie Nobel l'ont distingué “car, par des images denses, limpides, il nous donne un nouvel accès au réel”, explique le communiqué du comité.

Peu connu en France, il est considéré comme l'un des plus grands poètes scandinaves. Et c'est un homme de contrastes. Contraste entre son œuvre et sa vie. La première introspective, presque mystique, souvent décrite comme des “prières laïques”, invite à se retirer du monde pour mieux l'explorer et s'explorer. Ses poèmes sont “peints” d'images et de métaphores tirées de la vie quotidienne et de la nature. La poésie de la nature comme passerelle pour aller vers l'homme et sa spiritualité.

La gondole chagrin

Sa vie en revanche est un combat très concret pour un monde meilleur. Psychologue de formation, il s'occupe d'handicapés, de jeunes délinquants dans un institut spécialisé ou de toxicomanes.

Parallèlement, il publie en 1954 son premier recueil de poésies chez le plus prestigieux éditeur suédois, avec qui il restera lié toute sa vie. 17 poèmes pose tout de suite les fondements de son œuvre, “une analyse permanente de l'énigme de l'identité individuelle face à la diversité labyrinthique du monde”, analyse son éditeur. Ses ouvrages sont couronnés de nombreux prix.

En 1990, il est frappé d'une attaque d'apoplexie, qui le paralyse et le condamne à réduire ses activités. Six ans plus tard, il publie La gondole chagrin, qui se vend à 30.000 exemplaires, une sorte de record pour un recueil de poésies. En dehors de sa correspondance avec son ami le poète américain Robert Bly, il ne publie rien jusqu'en 2004. Cette année là sortent 45 haïkus sous le titre de La grande énigme.

Depuis, Tomas Tranströmer se consacre à la musique. Pianiste amateur, il ne peut utiliser que la main gauche, et passe des matinées à écouter de la musique classique, en compagnie de son épouse, dans son île de la Baltique.

Grégoire Lecalot, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.