Le Pen ne présidera pas le Parlement européen
"Un homme politique qui continue de clamer que les chambres à gaz sont un détail de l’histoire ne peut pas avoir l’honneur de présider cette assemblée, symbole de la réconciliation des peuples européens". C’est clair et sans appel.
Le président du groupe socialiste au Parlement européen, l’Allemand Martin Schultz, n’aurait pas souffert de voir le leader de l’extrême-droite française présider la séance inaugurale du 14 juillet, tâche qui incombe de droit au doyen d’âge de l’assemblée. Alors, il a mené la fronde pour faire changer la règle, avant la fin de la session parlementaire, rejoint dans sa démarche par le Français Joseph Daul, président du Parti populaire européen (droite).
Le nouveau règlement prévoit désormais que la séance sera présidée par le président sortant s’il est réélu, ou par un ancien vice-président ou, à défaut, par le parlementaire ayant exercé le plus long mandat.
"Jurisprudence" Claude Autant-Lara
En mars dernier, Jean-Marie Le Pen avait répété dans l’hémicycle européen que les chambres à gaz étaient un "détail" de l’histoire de la seconde guerre mondiale. Des propos pour lesquels le président du Front National a été condamné par la justice française.
La règle du doyen avait déjà été à l’origine d’un scandale en juillet 1989, quand l’ex-cinéaste Claude Autant-Lara avait pu accéder au perchoir. L'élu FN avait alors prononcé un discours qui avait poussé de nombreux députés à quitter la salle, en signe de protestation. Une première modification du règlement intérieur avait ensuite privé le doyen du droit de prononcer un discours.
Gilles Halais, avec agences
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