Le Parti socialiste a accusé jeudi l'UMP d'avoir créé un compte twitter venant prétendument du PS
Objectif, selon le PS : manipuler l'opinion (restreinte sous Twitter, mais composée d'un certain nombre de journalistes) en distillant des pseudo-révélations émanant d'un @solferinien évidemment localisé "rue Solférino à Paris" (siège du PS).
"En créant un compte sur twitter prétendument tenu par un permanent du PS pratiquant manipulation et calomnie, l'équipe Internet de l'UMP a dépassé la limite des pratiques admissibles dans le débat en ligne", a estimé par communiqué le sénateur socialiste David Assouline.
De pseudo révélations émanant d'un prétendu responsable du PS
C'est un article du Monde.fr qui a révélé l'affaire. " @solferinien attire rapidement l'attention des responsables du site du Parti socialiste. Lesquels décident de mener, avec leurs moyens, leur enquête électronique. Ils ont piégé l'auteur du compte anonyme en lui promettant, via un message privé, l'accès à des documents "croustillants". L'auteur du compte devait pour ce faire, s'authentifier avec un compte Google, ce qui a permis au PS d'obtenir son adresse e-mail. Surprise : ils découvrent alors que ce compte est animé par un permanent de l'UMP", écrit Samuel Laurent ("Quand l'UMP se fait passer pour le PS sur Twitter"). Selon Le Monde.fr, c'est "l'e-veilleur de l'agence web internet de l'UMP" qui "se cacherait derrière 'solférinien'".
Sous le pseudo "Solferinien", l'utilisateur du compte avait notamment évoqué les conséquences professionnelles pour la journaliste Audrey Pulvar d'une candidature d'Arnaud Montebourg aux primaires socialistes, qu'il présentait comme certaine.
"Ca ressemblait à une vraie tentative de déstabilisation", a estimé Valerio Motta, responsable web au PS. "Nous faisons une veille permanente sur les réseaux sociaux. Pendant l'université d'été (fin août à la Rochelle), notre attention a été attirée par un utilisateur de twitter qui avait une démarche très très active, notammment pour suivre des journalistes ", a-t-il raconté à l'AFP. "Il se faisait passer pour un permanent du PS. On a cherché à le débusquer... en l'appâtant avec des documents. Il a dû s'identifier, nous l'avons tracé grâce aux éléments d'IP, d'heures de connexion, et on est tombé sur le responsable médias sociaux de l'UMP", a-t-il raconté (le PS a utilisé une application Google, voir sur Rue 89 l' explication plus détaillée).
L'UMP répond ne pas s'être élevé contre l'@humour de droite
Le parti dirigé par Xavier Bertrand a publié jeudi soir un communiqué affirmant que "l"UMP n"a pas été et n"est pas à l"initiative de l"opération sur Internet que dénonce le Parti socialiste." Et d'ajouter : "L"UMP s"étonne de découvrir, par média interposé, des accusations pour lesquelles le Parti socialiste ne l"a jamais saisi. Le Parti socialiste prétend être en mesure de fournir des preuves aux accusations portées, alors même que certains comptes ouverts sur les réseaux sociaux tels que Twitter sont anonymes… Doit-on en déduire l"utilisation d"un système assimilable à un "mouchard" ?
En conclusion, "l"UMP constate que sa tolérance vis-à-vis de l"expression sur Internet est beaucoup plus grande que celle du Parti socialiste. En effet, l"UMP ne s"est jamais élevé contre l"existence de comptes anonymes tels que @humourdedroite, car à la différence du Parti socialiste, l"UMP ne cherche pas à « piéger » les internautes." Précisons tout de même que le compte twitter @humourdedroite , ouvertement satirique, n'a jamais été perçu par aucun internaute, même candide, comme émanant de l'UMP.
La bataille de 2012 est lancée sur le web
Cette mini-escarmouche révèle surtout que la bataille de 2012 est déjà lancée, sur le web comme sur les réseaux sociaux, et que la droite veut y être plus offensive. Financé, selon L'Express, par Arnaud Dassier et Charles Beigbeder, Atlantico, un pure player (média présent uniquement sur le web) de droite, devrait être lancé en octobre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.