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Le mea culpa de Benoît XVI

Dans une lettre envoyée à tous les évêques du monde entier, le pape est revenu sur la polémique qui a suivi la levée de l'excommunication des évêques intégristes ; l'occasion de se justifier, de reconnaître des erreurs... et d'appeler enfin à l'unité des catholiques.
Article rédigé par franceinfo
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Décidément, l'affaire des évêques intégristes, et plus encore celle des propos négationnistes de Mgr Williamson, était loin d'être digérée chez les catholiques. Une mise au point, au plus haut niveau, semblait nécessaire. C'est chose faite aujourd'hui. Le pape est sorti de son silence, pour reconnaître enfin des "erreurs" dans la gestion du dossier.

Dans une longue lettre envoyée aux évêques du monde entier, Benoît XVI estime que son erreur aura été de ne pas avoir expliqué de manière suffisamment claire "la portée et les limites" de la main tendue aux intégristes.  Cette main tendue, dit-il, il la justifie au nom de la recherche de la réconciliation de tous les chrétiens dans un monde où "Dieu disparaît de l'horizon des hommes".

Quant à l'affaire Williamson, cet évêque intégriste qui a d'abord tenu des propos négationnistes avant de finalement refuser lui-même la levée de l'excommunication, le pape a redit qu'il ignorait tout des positions de l'homme.

"Il m'a été dit que suivre avec attention les informations auxquelles on peut accéder par internet aurait permis d'avoir rapidement connaissance du problème. J'en tire la leçon qu'à l'avenir au Saint-Siège nous devrons prêter davantage attention à cette source d'informations" .

Le ton est pour le moins inhabituel. "Très personnel" en tout cas, admet le porte-parole du Vatican.

L'important, aujourd'hui, est en tout cas de resserrer les rangs au sein de l'Eglise catholique - une unité bien mise à mal ces derniers temps : plusieurs évêques et cardinaux européens ne se sont pas privés de critiquer publiquement les prises de position papale.  Et Benoît XVI de citer, fort à propos, Saint Paul :

"Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde: vous allez vous détruire les uns les autres"

Depuis l'affaire Williamson, la communauté catholique a connu un nouveau motif de division : l'excommunication, prononcée il y a quelques jours par un évêque brésilien, à l'encontre d'une femme. Son crime ? Avoir fait avorter sa fille de 9 ans, enceinte après avoir été violée par son beau-père. Le médecin ayant pratiqué l'avortement a lui aussi été excommunié.

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