Le groupe de presse Nice Matin placé en redressement judiciaire
Ce que craignaient les salariés depuis plusieurs mois est finalement arrivé. Le groupe Nice-Matin a été placé ce lundi en redressement judiciaire. Le groupe, en grande difficulté financière, espérait bénéficier d'un sursis de deux mois grâce à la proposition de dernière minute de l'actionnaire principal, Philippe Hersant, d'injecter deux mois de trésorerie - soit environ deux millions d'euros - pour donner plus de temps à un éventuel repreneur suisse. Mais la proposition n'a pas été acceptée par le tribunal de commerce de Nice.
Ce repreneur, le fonds d'investissements suisse GXP Capital, associé à Jean Icart, un ancien élu local, reste en lice pour reprendre le groupe. Mais le fonds, déclaré depuis février, n'a pas encore mis sur la table les 20 millions d'euros annoncés. Fin avril, Jean Icart avait justifié que ce retard était dû aux "lourdeurs " et aux "lenteurs du système bancaire suisse ".
Un placement en redressement judiciaire signifie que les dettes du groupe seront prochainement rayées. Les acheteurs risquent de se montrer plus nombreux à vouloir reprendre le groupe, qui publie les quotidiens Nice-Matin (90.000 exemplaires), Var-Matin (65.000 exemplaires) et Monaco-Matin... Même les syndicats avaient émis l'idée d'un projet de reprise par les salariés.
Déjà un plan social de 148 suppressions de poste
Mais un redressement judiciaire fait aussi craindre aux syndicats une facture sociale plus salée accompagnée de licenciements. Un plan social sévère, dans l’optique d’arriver à 14 millions d’euros d’économie, avait été proposé en fin d’année dernière et retenu par le repreneur suisse. Il comprend 148 suppressions de postes et deux millions d’économies de fonctionnement (non-paiement des heures supplémentaires et de primes d’objectifs, suppression des intérimaires…).
Le groupe Nice-Matin, qui emploie 1.250 salariés dont 230 journalistes, a terminé l'année 2013 avec une perte d'exploitation de 6 millions d'euros. Une dette qui s'est encore creusée en 2014.
La direction doit publier dans l'après-midi un communiqué et un comité d'entreprise (CE) est convoqué à 14 h au siège du journal, afin de nommer deux représentants supplémentaires des salariés, pour suivre la procédure de redressement.
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