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Le "fiasco" de Copenhague

Une trentaine de chefs d'état qui s'entendent sur un projet d'accord à minima. Un texte dont la conférence des Nations Unies "prendra note" après plusieurs heures de confusion. C'est le mince résultat du sommet de Copenhague. Pour Nicolas Sarkozy, c’est un accord "positif" mais "pas parfait". Barack Obama estime pour sa part que c’est "insuffisant". Sur France Info, Nicolas Hulot parle d'un "fiasco".
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©Reuters)

Plus qu'un accord, c'est donc une déclaration politique de trois pages seulement qui est sortie cette nuit des discussions menées par 26 pays industrialisés et émergents,
mais elle est essentiellement le fait des Etats-Unis et de
puissances comme la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud.
L'Union européenne elle-même a été écartée des ultimes
tractations et ne s'est résolue à soutenir l'accord qu'avec
réticence, à l'image de la chancelière allemande Angela Merkel
qui a parlé d'une “décision difficile”.

_ “Pour emmener tout le monde, il faut accepter des compromis”, a expliqué Nicolas Sarkozy lors d’une conférence de presse.

Dans ce texte, les dirigeants prévoient de limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés par rapport aux niveaux pré-industriels, l'objectif affiché de la conférence sur le climat.
Mais en ce qui concerne les objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pour les pays industrialisés à l'horizon 2020, il faudra attendre le mois prochain.
Les différents pays ont aussi accepté de consacrer 100 milliards de dollars par an d'aide aux pays en développement à compter de 2020 et d'examiner pour ce faire des financements innovants.

Rapports de force

Les négociations ont buté sur l'épineuse question de la répartition des efforts pour contrer le réchauffement.
Washington et Pékin, deux grands pollueurs de la planète s’opposent sur ce point.
Par deux fois aujourd’hui, le président Obama a rencontré le Premier ministre chinois Wen Jiabao sur les sujets qui opposent toujours les deux premières puissances mondiales : les garanties de vérification des engagements, le financement de la lutte contre le réchauffement et le niveau des émissions.
Une nouvelle version du projet de déclaration politique avait été soumise en fin d'après-midi aux dirigeants, comportant un objectif mondial de réduction de 50% des émissions mondiales de gaz à effet de serre à horizon 2050.
Un objectif auquel la Chine et les autres grands émergents refusent obstinément depuis six mois de souscrire tant que les pays industrialisés ne réhausseront pas leurs ambitions pour leurs propres réductions d'émissions d'ici 2020.
_ Selon les scientifiques, ces engagements devraient viser des réductions de -25 à -40% en 2020 par rapport à 1990 pour permettre de contenir l'envolée du thermomètre mondial.

_ Nicolas Sarkozy a estimé qu'il manquait deux choses à cet accord: l'objectif de réduction globale de 50% des émissions de CO2 d'ici 2050 et la future création d'une Organisation mondiale de l'environnement pour vérifier la mise en oeuvre des engagements de chacun.
Il a souligné que cela constituait pour lui deux déceptions mais il a néanmoins ajouté qu'il assumait l'accord conclu à Copenhague.

_ Une autre conférence sur le climat est programmée à Bonn en Allemagne dans 6 mois.

Mikaël Roparz, avec agences

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