Le dopage, sujet indésirable dans les colonnes de l'Equipe ?
Les journalistes de l'Equipe priés de mettre l'étouffoir sur les affaires de dopages dans le cyclisme. Nouvelle illustration de “l'information positive” chantée par certains patrons de presse, comme Serge Dassault ? Inquiétant mélange des genres qui remet en cause l'indépendance de la rédaction, s'émeut la Société des journalistes (SDJ) de l'Equipe.
Le Canard enchaîné de ce mercredi reproduit une partie du communiqué publié le 21 janvier par la SDJ après une rencontre avec le directeur de la rédaction du quotidien sportif. Les journalistes se sont étonnés que le dossier consacré au retour de l'Américain Lance Armstrong dans le Tour de France n'évoque pas les affaires de dopages qui planent au dessus du septuple vainqueur de la Grande boucle (record absolu).
Et d'en déduire que les prises de positions de la patronne du groupe Amaury, Marie-Odile Amaury ont été traduites en consignes à appliquer par les rédactions des titres du groupe (L'Equipe et Le Parisien principalement). L'an dernier, elle avait souhaité à plusieurs reprises “qu'on ne s'attarde plus” sur le sujet du dopage, dénonce la SDJ.
Le journaliste spécialisé, Damien Ressiot, aurait donc été prié de ne plus chasser le scoop dans le domaine, mais de se contenter de traiter la question “en réactivité”, traduction, si un autre média sort l'affaire avant.
Le groupe Amaury est l'organisateur du Tour de France, de Paris-Roubaix et Paris-Nice. Selon le Canard enchaîné, la Grande boucle génèrerait des taux de rentabilité de l'ordre de 20%. Une poule aux œufs d'or qui pourrait être dérangée si les sportifs, dont les carrières ne se relèvent pas des affaires de dopage, fuient le Tour pour privilégier des courses moins contrôlées.
Grégoire Lecalot, avec agences
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