L’affaire DSK vue à travers le monde
ATHENES
En Grèce, Dominique Strauss-Kahn attire de plus en plus de réactions de sympathie. Le patron du FMI était pourtant l'une des têtes de Turc préférées des manifestants contre les mesures d'austérité mises en place pour limiter le déficit abyssal du pays. Mais finalement, "c'est un fait que notre pays avait une très bonne collaboration avec M. Strauss-Kahn ", explique le porte-parole du gouvernement grec Georges Pétalotis. Un retournement lié à la question de la succession de DSK qui inquiète Athènes alors que 69% des Grecs souhaitent voir le FMI quitter le pays, selon un sondage paru hier dans le quotidien grec Kathimérini.
ROME
Quand on voit l’affaire DSK, la France n’a pas de leçon à donner sur les frasques du Président du conseil italien Berlusconi. Voilà en substance ce que disent Il Giornale et Libero, deux quotidiens de la droite italienne. L’affaire DSK et ses épisodes sont suivis de près dans la presse italienne. Mais pour le gouvernement, c’est la succession au Fonds monétaire international qui compte. Un siège qui doit rester en Europe pour la classe politique italienne.
ALLEMAGNE
L’Allemagne est déjà dans l’après-DSK. Berlin est la première capitale a avoir lancé la campagne européenne pour sa succession à la tête du FMI. "Dans cette phase, il y a de bonnes raisons pour dire que l’Europe a de bons candidats", a ainsi déclaré Angela Merkel alors que Français venait de démissionner. Objectif : éviter de voir la direction du Fonds monétaire international tomber dans les mains d’un pays émergent. Reste à savoir à qui la chancelière va apporter son soutien puisqu’aucun candidat allemand ne semble se dégager.
RUSSIE
A Moscou, la piste du complot. 85% des Russes estiment que DSK est victime d’une manipulation des Américains. C’est ce qui ressort d’un sondage publié par la radio libérale Echo de Moscou.
Quant au FMI, Moscou n’a jamais été un grand partisan de DSK. Le Kremlin s’était d’ailleurs opposé à la candidature du Français en 2007. Les Russes dénoncent la mainmise de l’Occident sur les institutions financières.
CHINE
En Chine, c’est moins les ennuis judiciaires de DSK que sa place à la tête du FMI qui intéresse les médias et le gouvernement. "Le temps est venu de mettre un terme à la mainmise occidentale sur le FMI", affirme un commentateur dans le très officiel Global Times. Et pour le Quotidien du Peuple, c’est évidemment à la Chine de prendre la relève : "Cela serait un signe remarquable de respect vis-à-vis de la Chine émergente et une étape pleine de symbole pour optimiser l'ordre financier international", commente le journal.
Antoine Krempf, avec agences
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