La télé publique grecque a réémis pour la première fois en direct
Deux heures d'info mercredi matin. Un match de foot ce soir. La télévision
publique grecque reprend petit à petit sa place sur les écrans hellènes. Un
retour progressif tout en contraste avec la brutalité de la fermeture d'Ert il
y a deux mois.
Le gouvernement avait décidé d'arrêter sans préavis les chaînes publiques
pour des raisons budgétaires. 2.600 personnes s'étaient retrouvées à la porte du
jour au lendemain suscitant une vague d'émotion sans précédent dans le pays et
dans le monde entier. Une poignée d'anciens salariés avaient décidé de "résister" en occupant les
anciens locaux d'Ert et en diffusant des
programmes visibles sur Internet et jusqu'à aujourd'hui repris par l'Union
européenne de radiotélévision (UER).
Le lent redémarrage de la télé publique
Sur la fréquence historique d'Ert, écran noir jusqu'au 11 juillet, date du lancement officiel de DT, la nouvelle chaîne publique grecque. Timidement, des programmes ont réapparu sur l'antenne, une succession de films en noir et blanc et de vieux documentaires. Ce mercredi matin, c'est un grand pas qui a été franchi avec la diffusion de programmes en direct, un signe suffisament fort pour que l'UER suspende sa reprise des programmes "de résistance".
Le ministère de l'Information avait prévenu que le
redémarrage ne pourrait se faire que lentement, progressivement. D'autant que
les nouveaux recrutés le sont en CDD de deux mois. Une liste de 580 personnes a
été publiée à la mi-août. Une liste qui fait déjà débat puisque les anciens syndicats
d'Ert y pointent dans un communiqué les noms d'une dizaine de personnes proches
du pouvoir et l'absence de syndiqués.
DT : Une version de transition
La version de DT proposée à partir de ce mercredi semble donc
très provisoire, une version de transition pour éviter de faire une rentrée
sans télévision publique. La Grèce était la seule démocratie au monde à ne pas
avoir d'audiovisuel public, garant a priori du pluralisme de l'audiovisuel. Sauf
que la corruption et le clientélisme étaient courants dans le groupe et le gouvernement
actuel n'y était pas étranger même s'il ne faisait que suivre l'exemple de ses
prédécesseurs.
Paradoxalement, depuis la fermeture, les "programmes de
résistance" n'avaient jamais été d'aussi bonne qualité, aussi
indépendants et surtout autant regardés, selon la correspondante de France Info Angélique
Kourounis.
La reprise progressive des programmes se veut donc sans
doute une transition vers une télévision publique digne de ce nom, mais elle
laisse dans le brouillard l'avenir des radios, des autres chaînes et de l'orchestre,
tous fermés en même temps que le groupe audiovisuel public.
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