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La réforme de l'audiovisuel sur les rails malgré les critiques

Le projet de loi sur l'audiovisuel a été entériné ce matin en Conseil des ministres. Il prévoit notamment la suppression de la publicité sur les chaînes publiques de télévision. Mais la mesure la plus contestée concerne la nomination du président de France Télévisions, qui sera nommé pour 5 ans… par le gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
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La publicité devrait disparaître des écrans, entre 20h et 6h, dès le 5 janvier prochain, avant d'être totalement supprimée fin 2011. Le manque à gagner pour France Télévisions, estimé à 450 millions d'euros, sera notamment compensé par des taxes de 0,9% sur le chiffre d'affaires des opérateurs télécoms et de 3% sur les revenus publicitaires des chaînes privées, selon le texte. La redevance audiovisuelle doit par ailleurs être indexée sur l'inflation.

La loi prévoit aussi de changer le mode de nomination des présidents de l'audiovisuel public. Ils ne seront plus désignés par le CSA mais par l'exécutif. A la demande du président Nicolas Sarkozy, ils seront nommés pour 5 ans, par décret, après avis conforme du CSA et des commissions parlementaires compétentes.

Frédéric Lefevbre, porte-parole de l'UMP, estime également qu'il va falloir "réorganiser France Télévisions", et il juge nécessaire de réduire les effectifs. Il est " évidemment nécessaire qu'il y ait un certain nombre de gens qui partent " de France Télévisions après la réforme, a-t-il déclaré. Patrick de Carolis a pour sa part été confirmé à la tête du groupe public pour conduire à bien les changements prévus dans la future loi.

La fin de l'audiovisuel public ?

Une proposition qui fait bondir François Bayrou, président du Modem, qui dénonce " une régression sans précédent ". "Il n'est pas acceptable que le pouvoir considère qu'il a le droit de nommer le président de l'audiovisuel", a-t-il déclaré. Quant à interdire la publicité, c’est "un cadeau pour les chaînes privées" et cela met "les chaînes publiques sous la menace d'un garrot", a-t-il jugé. Pour le premier secrétaire du PS, François Hollande, cela signifie " le début de la fin de l'audiovisuel public ".

Examiné aujourd’hui en Conseil des ministres, le projet de loi sur la réforme de l'audiovisuel devrait être voté en novembre.

Cécile Mimaut, avec agences

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