La presse distribue ses bons points à François Hollande
Les éditorialistes estiment que "l'opération séduction" du chef de l'Etat est globalement réussie. Avec quelques petits bémols.
POLITIQUE - Du président "normal" au président "responsable" : la mue opérée par François Hollande lors de sa première conférence de presse a plutôt séduit la presse mercredi 14 novembre. Francetv info liste les bons points distribués par les éditorialistes, et les bémols.
Les + : un président à la hauteur de sa fonction
Un président qui assume. Le verbe "assumer" est celui qui revient le plus à la une des médias mercredi matin concernant la prestation de François Hollande. La presse régionale, notamment, salue "un social-démocrate clairement assumé", pour reprendre la formule de Philippe Waucampt dans Le Républicain lorrain, rejoint sur ce point par Jean Levallois dans La Presse de la Manche.
"Hier, François Hollande s'est affirmé comme un président qui assume crânement", selon Jean-Pierre Bédéï (La Dépêche du midi), et "l'épreuve a été franchie avec une sérénité qui contraste singulièrement avec son niveau dans les enquêtes d’opinion", estime Michel Urvoy dans Ouest France.
Jacques Camus, dans La République du Centre, a assisté à "la véritable passation de pouvoir entre le Hollande porteur de toutes les promesses et le Hollande porteur des lourdes charges de l’État".
Un président à l'aise dans son costume. De manière générale, les éditorialistes ont vu un chef de l'Etat à l'aise avec sa fonction et son image."Le président était dans son costume, avec une aisance, une autorité et une solennité qui ne juraient pas avec l'esprit de la Ve République", commente Vincent Giret dans Libération qui titre sur "le grand 'je'" de Hollande.
Après la méthode couac, la méthode Coué !", résume Yann Marec du Midi libre. "Le chef de l’État s’était fixé un objectif : faire de cette conférence de presse une rencontre pédagogique. Le but est atteint." Donc, "opération séduction réussie sur le plan médiatique" pour Hervé Cannet (Nouvelle République du Centre Ouest).
Le - : un président flou sur les questions économiques
Pour François Ernenwein dans La Croix, "ce rendez-vous médiatique avait aussi pour fonction de renforcer l’image de François Hollande, le montrer plus impliqué, moins distant, plus visionnaire face aux défis, d’abord économiques, auxquels la France est confrontée".
Mais selon Dominique Seux, dans Les Echos (article payant), "en matière économique, les choses sont moins nettes". Même grief dans Le Figaro qui détourne le slogan de campagne de François Hollande : "Le tournant, c'est pas maintenant..." "Si le président est fidèle au candidat, pourquoi a-t-il perdu 20 points de popularité en moins de 200 jours ?", se demande Paul-Henri du Limbert dans l'éditorial du quotidien conservateur, qui reproche à François Hollande de ne pas assumer la rigueur.
Si L'Humanité se montre tout aussi désappointé, c'est de voir François Hollande "dans la crainte des marchés". "Les têtes de chapitre du programme présidentiel sont restées sur la table mais vides", regrette Patrick Apel-Muller dans les colonnes du journal communiste. Le mot de la fin pourrait revenir à Jean-Michel Bretonnier, de La Voix du Nord, pour qui "François Hollande est apparu hier à la hauteur de sa fonction. On attend de voir s'il sera à la hauteur des enjeux".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.