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La Nasa a bombardé la Lune, avec l’espoir d’y trouver de la glace

La mission kamikaze s’est déroulée comme prévu : la Nasa a projeté à deux fois la vitesse d'une balle de fusil, deux engins spatiaux contre le pôle sud de la Lune. Il s’agissait de rechercher de la glace cachée sur le satellite de la Terre. Seul bémol, la Nasa n’a pas été en mesure de transmettre des photos en direct…
Article rédigé par franceinfo
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Le premier projectile, une coque de fusée vide Centaur de 2,3 tonnes, a percuté le sol lunaire à 13h31, heure française. Suivi, quatre minutes plus tard, de la sonde LCROSS, 890 kilos, équipée d’instruments de mesures et de photographie. Des instruments qui ont pu déterminer, avant le second impact, la composition de la matière projetée à plusieurs kilomètres d’altitude. LCROSS aura eu en principe le temps de transmettre au sol toutes les données ainsi recueillies, qui seront ensuite analysées – cette tâche prendra quelques jours.

Au final, l’on saura si de l’eau gelée se trouve dans le cratère Cabeus profond de 2,5 à 4 km, dans lequel la lumière du soleil ne pénètre jamais. De ce fait, les températures y sont de l’ordre de 240 degrés en-dessous de zéro. Ce cratère du pôle sud a été choisi après qu’une autre sonde y eut détecté des émanations d’hydrogène, une signature de la présence de glace.

L’unique déception concerne la retransmission de cet événement : la Nasa avait initialement promis des images en direct, sur son site internet. Mais elles ont cessé quelques secondes avant le premier impact.

Une base lunaire, avant-poste vers Mars

Les deux engins spatiaux représentent la première mission préparatoire du programme Constellation, visant à un retour des Américains sur la Lune dans les années 2020. Il s’agirait alors d’implanter une base sur la Lune, une base d’entraînement pour les futures missions martiennes, à l’horizon 2040. Et dans cette perspective, la présence de glace sur le satellite de la Terre rendrait l’exploitation d’une base lunaire bien moins coûteuse que s’il fallait transporter l’eau depuis la Terre, ou bien la fabriquer sur la Lune.

Mais ce projet reste incertain. Une commission d’experts nommée par le président Barack Obama estime qu’il faudrait trois milliards de dollars supplémentaires chaque année. Le président américain doit donc encore trancher entre cette option et d’autres, meilleur marché mais moins ambitieuses.

Gilles Halais, avec agences

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