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La ministre de la Culture "inquiète" des "atteintes à la liberté d'expression et de création" de Vincent Bolloré

Rima Abdul Malak renouvelle sa recommandation à l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel, de bien vérifier si C8 et CNews "ont respecté [leurs] obligations" au moment de décider de la reconduction ou non de leurs autorisations de diffusion.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Rima Abdul Malak, la ministre de la Culture, invitée le 9 février sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIOFRANCE)

Rima Abdul Malak, la ministre de la Culture, invitée jeudi 9 février sur France Inter, s'est dite "inquiète" des "menaces que représentent les atteintes à la liberté d'expression et de création" de l'homme d'affaires Vincent Bolloré, propriétaire de plusieurs médias. La ministre de Culture cite "un certain nombre d'exemples" survenus "dans les derniers mois et les dernières années", au sein des médias que possède Vincent Bolloré, Canal+, Europe 1, CNews, C8, citant également l'éviction de Bruno Jeudy de Paris Match. Rima Abdul Malak y voit des "alertes sur la liberté de création et la liberté d'expression".

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"Il y a déjà eu une vingtaine d'interventions de l'Arcom depuis 2019 pour C8 et CNews", rappelle la ministre tout en s'interrogeant : "Au bout de combien d'interventions l'Arcom pourra-t-elle dire à quel degré les obligations ne sont pas respectées ?". En 2022, le régulateur de l'audiovisuel a notamment mis en demeure la chaîne C8 pour des "manquements" dans le traitement de l'affaire du meurtre de Lola dans Touche pas à mon poste. En 2017, le CSA, devenu Arcom, avait également infligé une amende de trois millions d'euros à l'émission de Cyril Hanouna après un canular jugé homophobe.

Rima Abdul Malak estime qu'elle est "dans son rôle", celui de "rappeler le cadre existant. Il y a des obligations à respecter, c'est mon rôle de le rappeler", insiste-t-elle. "Il y a des chaînes qui ont accès à des fréquences gratuites en échange de certaines obligations, ces obligations sont dans la loi, elles sont très claires, il y a le respect du pluralisme, le fait de traiter les affaires judiciaires avec mesure, le fait de créer un débat contradictoire avec l'ensemble des points de vue sur des sujets pouvant porter à controverse", explique la ministre de la Culture.

"C'est le rôle de l'Arcom, au moment de faire le bilan de ses obligations, de vérifier qu'elles ont bien été respectées pour pouvoir ensuite évaluer si la reconduction de cette fréquence est justifiée ou pas", poursuit Rima Abdul Malak. Dans une interview au journal Le Monde, mi-janvier, elle avait déjà invité l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel, à "regarder comment [C8 et CNews] ont respecté [leurs] obligations" au moment de décider de la reconduction ou non de leurs autorisations de diffusion. L'Arcom prendra sa décision en 2025.

Canal se dit "profondément choqué"

Le groupe Canal+, propriétaire des chaînes C8 et CNews, s'est dit jeudi "profondément choqué" par les déclarations de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak à l'encontre de ses deux chaînes. "Nous avons été profondément choqués par les propos tenus par Madame la Ministre de la Culture", a déploré dans un communiqué le groupe, filiale de Vivendi piloté par le milliardaire Vincent Bolloré. "Près de cinq minutes de son intervention ont été consacrées à la critique de notre groupe et à des invectives contre nos chaînes C8 et CNews", pointe-il.

"En laissant à nouveau entendre que les licences de nos chaînes ne mériteraient pas d'être renouvelées en 2025 alors même qu'elle se refuse de commenter la procédure de renouvellement d'autres acteurs de l'audiovisuel, Mme la Ministre prend parti, sort de sa réserve et ne respecte pas l'indépendance de notre régulateur", estime Canal+.

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