La Justice américaine explore les voies légales pour poursuivre Julian Assange, créateur du site WikiLeaks
Le vice-président américain, Joe Biden confirmant dimanche le ministère de la Justice a dit considérer le fondateur de WikiLeaks comme un "terroriste high-tech".
"S'il a comploté avec un militaire des Etats-Unis pour mettre la main sur ces documents secrets c'est fondamentalement différent d'un journaliste à qui on les remettrait", a-t-il estimé.
Les procureurs du ministère américain cherchent à rassembler des preuves que le fondateur de WikiLeaks a "comploté", selon les mots du vice-président, en encourageant ou même en aidant en amont le militaire américain Bradley Manning, soupçonné d'avoir transmis les milliers de documents au site internet.
L'accuser de complot permettrait notamment à l'administration américaine de rendre M. Assange responsable d'atteinte à la sécurité nationale, tout en justifiant que les médias traditionnels restent couverts par la liberté d'expression protégée par la Constitution.
"Cet homme a fait des choses qui ont nui, mis en péril la vie et le métier de certaines personnes dans le monde. Il a rendu plus compliquée la conduite de nos affaires avec nos alliés et nos amis", a justifié Joe Biden.
Bank of America ne traite plus avec WikiLeaks
La banque américaine Bank of America a annoncé samedi qu'elle avait décidé de suspendre toutes les transactions destinées à WikiLeaks.
"Bank of America se joint aux mesures annoncées précédemment par MasterCard, PayPal, Visa Europe et d'autres et n'effectuera plus aucune transaction de quelque type que ce soit dont elle ait des raisons de croire qu'elle puisse être destinée à WikiLeaks ", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la banque, Scott Silvestri.
"Cette décision se fonde sur le fait que nous avons des raisons de penser que WikiLeaks pourrait être engagé dans des activités qui sont, entre autres, contraires à notre politique interne de paiements", a-t-il ajouté.
La réponse de WikiLeaks ne s'est pas faite attendre : Julian Assange, son fondateur, a dénoncé "une nouvelle forme de maccarthysme financier aux Etats-Unis", alors qu'il se prépare à diffuser de nombreux documents sur le système financier, après ses informations sur la diplomatie.
Sur un blog intitulé " AnonOps Communications", un groupe de hackers favorables à WikiLeaks et à son fondateur, a "appelé tous ceux qui aiment la liberté à fermer leurs comptes à Bank of America".
Le mois dernier, Julian Assange avait promis des informations de nature à faire tomber "une banque ou deux" avec la publication de documents compromettants pour la direction d'une "grande banque américaine". Le site d'informations Huffington Post avait alors exhumé un entretien que le fondateur de WikiLeaks avait accordé en octobre 2009 à une revue spécialisée, où il affirmait détenir "5 gigaoctets de données provenant de Bank of America, du disque dur d'un de ses dirigeants".
La fermeture du compte de WikiLeaks en Suisse
La fermeture du compte de WikiLeaks par Postfinance début décembre continue de faire des remous en Suisse, où le Parti pirate a déposé samedi une plainte pénale auprès du Ministère public de la Confédération, ont annoncé dimanche les médias helvétiques.
Cette plainte est motivée par le fait que la filiale de services financiers de la Poste suisse a, selon le journal dominical SonntagsZeitung, "enfreint le secret postal en annonçant la fermeture du compte du fondateur de WikiLeaks Julian Assange".
Interrogé par l'agence ATS, le président de la section suisse du Parti pirate international - mouvement né en Suède pour défendre "une société de l'information libre et ouverte" et qui soutient ouvertement WikiLeaks - précise que "cette plainte part du principe que l'existence d'un compte relève du secret postal". En annonçant la fermeture du compte, Postfinance aurait ainsi violé ce secret.
Face à ces allégations, le patron de La Poste, Jürg Bucher, a nié que la loi ait été violée : "le secret postal protège les transactions, mais pas les informations sur l'existence ou la fermeture d'un compte", a-t-il insisté dans le SonntagsZeitung.
Le site internet Postfinance.ch, qui a abrité un compte du fondateur de WikiLeaks , l'a fermé le 6 décembre en raison de "fausses indications sur son lieu de domicile". Le même jour, il a commencé à subir des attaques par déni de service (DDos) visant à le surcharger et à le rendre indisponible.
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