L'administration Obama boycotte le sommet sur le racisme
Symbole de la lutte contre le racisme et pour l'égalité, Barack Obama était sans doute très attendu à partir de lundi sur les bords du lac Léman. Du moins les représentants de son administration qui devaient participer à la conférence dite Durban II, consacrée, justement, à la lutte anti-raciste.
Mais les Etats-Unis ont annoncé qu'ils avaient décidé de boycotter cette grande réunion, qui doit mesurer les progrès accomplis depuis la conférence de Durban, première du genre, qui a eu lieu il y a huit ans.
Israël et le Canada ont déjà décidé de laisser leurs chaises vides. L'Australie a pris la même décision ce matin. Et c'est à cause des termes pressentis pour la déclaration finale que les Etats-Unis ont fait leur choix. Ils critiquent des partis pris anti-Israélien et anti-occidental.
103 pays ont annoncé leur participation, mais de source diplomatique française, la présence des pays européens “n'est pas tranchée”.
La décision pourrait être prise ce soir.
La Grande-Bretagne participera elle à cette conférence a précisé un
porte-parole du Foreign office.
Divisions entre pays occidentaux et musulmans
Cette décision révèle les préoccupantes lignes de fractures qui divisent la conférence. Pays occidentaux et musulmans se divisent. Les premiers reprochent aux seconds de stigmatiser Israël et de vouloir limiter la liberté d'expression en introduisant le concept de “diffamation de la religion”. Toute référence à Israël et à ce concept avait disparu des documents préparatoire, mais le document final risquerait d'y revenir, selon le département d'Etat. Pour expliquer leur décision, les Américains explique le conflit israélo-palestinien pèse trop lourd sur les débats : la conférence, affirme le communiqué “distingue un conflit particulier et préjuge de questions cruciales qui ne peuvent être résolues que par des négociations entre les Israéliens et les Palestiniens”.
La première conférence avait déjà butté sur le conflit israélo-palestinien. Les Etats-Unis et Israël avaient déjà quitté la table et la conférence avait dû se contenter de louvoyer, invoquant prudemment la “détresse des Palestiniens”, dont Israël ne voulait pas entendre parler, et la “sécurité d'Israël”, qui hérisse les pays arabes.
Grégoire Lecalot, avec agences
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