Karadzic devant ses juges
Cheveux courts et plaqués en arrière, traits tirés et visiblement las, Radovan Karadzic a écouté attentivement le juge, sans l'interrompre, répondant brièvement aux questions, le visage impassible et le regard vide. Le prévenu, qui a accepté d'être entendu en séance publique, a décliné son identité et sa dernière adresse avant l'arrestation. L'ex-leader des Serbes de Bosnie s'est présenté sans avocat, déclarant qu'il assurerait sa propre défense, et a annoncé qu'il ne plaiderait coupable ou non coupable qu'à l'issue du délai de 30 jours après la lecture de l'acte d'accusation.
Il a également commencé à dévoiler quelques pépites, évoquant un "accord" conclu avec le négociateur américain Richard Holbrooke lors de la signature des accords de Dayton en 1995. Une affirmation démentie par M. Holbrooke ce soir. Radovan Karadzic a aussi dénoncé des "irrégularités" dans la procédure d'extradition de Belgrade à La Haye et protesté contre une "fausse information sur la date de (son) arrestation". Son avocat serbe avait déclaré que le suspect avait été arrêté et détenu au secret pendant trois jours avant l'annonce de sa capture.
Inculpé en 1995, Radovan Karadzic se trouve sous le coup de onze accusations de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre retenues contre lui, pour son rôle dans les atrocités de la guerre de 1992-95 en Bosnie, et notamment le massacre de quelque 8.000 musulmans à Srebrenica en 1995.
Prochaine audience, le 29 août.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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