Impact des ondes sur la santé: le doute persiste
Le rapport d''experts français remis jeudi sur les antennes relais peine à conclure sur la dangerosité des ondesLe rapport d''experts français remis jeudi sur les antennes relais peine à conclure sur la dangerosité des ondes
Le rapport était attendu depuis des mois mais en l'absence de preuves formelles, la question de la nocivité des ondes électromagnétiques reste posée.
Dans le doute, l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) se prononce pour une réduction des expositions, estimant qu'"il n'est plus temps de ne rien faire".
Demandé par les ministères de la Santé et de l'Environnement à l'Afsset, l'objectif du rapport était double. D'une part, essayer de répondre aux inquiétudes grandissantes dans la population quant aux effets des ondes des téléphones portables, des antennes-relais, du wifi et du wimax, et même des radars ; d'autre part, d'essayer de réduire la confrontation entre opérateurs de téléphonie mobile et écologistes qui a donné lieu à plusieurs actions en justice.
Se fondant notamment sur des études réalisées sur les animaux, l'Afsset écrit qu'elles "n'indiquent pas d'effets sanitaires à court terme ni à long terme de l'exposition aux radiofréquences." Cependant, sur 182 études, neuf ont conclu à des effets biologiques avec une méthodologie incontestable, même si la façon dont les radiofréquences influent sur les cellules n'a pas été identifiée.
Un rapport ambigu, des propositions timides
Estimant le niveau de preuve insuffisant pour retenir en l'état des effets dommageables pour la santé comme définitivement établis, l'Afsset estime cependant qu'ils constituent des signaux indéniables" et, recommande, face à l'incertitude, de réduire l'exposition du public en l'informant davantage.
"Le rapport de l'Afsset peut-être lu de différentes façons, mais, une chose est sûre, il appelle à la vigilance", commentent de l'eur côté les médecins de l'Association santé environnement France.
Outre la poursuivre la recherche en se prêtant davantage aux études épidémiologiques et un plus grand respect des règles méthodologiques, l'Afsset suggère de dresser une carte des lieux pour lesquels des niveaux d'exposition trop élevés sont observés. Le comité d'experts souhaite aussi mettre à disposition des utilisateurs les indicateurs d'exposition pour les téléphones portables, les téléphones sans fil et les "écoute-bébé". Des solutions simples existent pour diminuer les émissions chez les particuliers, rappelle le comité: des systèmes minimisent la puissance des téléphones sans fil, d'autres permettent d'interrompre l'émission Wi-Fi sur les modem.
Mesures concrètes et clarification demandées
"C'est une semi-victoire. On trouve que le rapport de l'Afsset est loin derrière la réalité scientifique", a déclaré Etienne Cendrier, de l'association Robin des toits, sur BFM. Il est urgent d'appliquer le principe de précaution, disent en choeur les adversaires des antennes-relais."Pour la première fois, en France, nous avons un avis qui prouve qu'il existe des études sérieuses qui donnent des signaux d'alerte", relève José Cambou, spécialiste de la question chez France nature environnement.
Pour autant, les recommandations ne sont pas adaptées selon eux aux conclusions du rapport. Les associations continuent de réclamer la baisse de la puissance des émissions des antennes, ce que ne préconise pas l'Afsset. Cette dernière "recommande de peser avec soin les conséquences d'une telle réduction, notamment en termes de multiplication du nombre des antennes et d'augmentation parallèle possible de l'exposition de la tête aux radiofréquences émises par les téléphones mobiles".
Les membres du comité de suivi du Grenelle des ondes, conclu en mai dernier, doivent se rencontrer vendredi. Les adversaires des antennes-relais sont déterminés, sur la base de ce nouveau rapport, à y demander de nouvelles mesures au gouvernement.
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