G20 : vers une taxation des transactions boursières à risques
Invité surprise à cette réunion des ministres des Finances, le Premier ministre Gordon Brown est venu déclarer en personne que la Grande-Bretagne s'était finalement ralliée au projet de taxe sur les transactions boursières pour financer à l'avenir d'éventuels plans de sauvetage des banques.
Une annonce pour le moins inattendue puisque jusqu'à présent Londres avait toujours rejeté cette idée. Pour autant, ce sur quoi la Grande-Bretagne est aujourd’hui d’accord ne porte pas sur une taxation des transactions financières à proprement parler. Non, il s’agirait plutôt de pénaliser les établissements bancaires qui prennent le plus de risques afin d’alimenter un fond de réserve commun pour pallier aux éventuelles difficultés du secteur dans son ensemble.
Encore "loin du compte"...
Autrement dit, il s’agirait d’une taxe qui s'appliquerait aux banques, proportionnelle aux risques qu'elles prennent et sur laquelle planche actuellement le FMI, a indiqué son directeur général, Dominique Strauss-Kahn, à l'issue de la réunion. "Si nous arrivons à la mettre en place, nous aurons fait un grand pas dans la régulation du système financier", a-t-il déclaré, estimant cependant qu'on est "loin du compte" en vue d'un consensus. "Mais j'espère qu'en juin (au prochain sommet des chefs d'Etat au Canada) il y aura un consensus pour avancer", a poursuivi Dominique Strauss-Kahn, se disant en attendant "très content d'avoir le soutien britannique".
Les engagements des ministres des Finances du G20
Outre cette annonce, les ministres des Finances du G20 se sont engagés à l’issue de leur réunion à maintenir les mesures de relance, à "poursuivre la dynamique de réforme" de la finance mondiale, et à veiller à l'application "pleine et entière" des règles communes décidées au sommet de Pittsburgh, en particulier en matière de bonus, qui devront être mises en œuvre "immédiatement".
Les rendez-vous de 2010
Ils ont également arrêté un calendrier, dont les grandes échéances apparaissent comme suit :
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Janvier : chaque pays devra avoir mis au point son propre cadre de travail en matière économique
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Avril : première évaluation collective, avec l'aide du Fonds monétaire international (FMI)
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Juin : chaque état membre devra présenter « un ensemble d'options en matière de politique économique", lors du sommet du G20, prévu au Canada
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Novembre : nouvelles recommandations et nouvelle évaluation mutuelle réalisées à l'occasion d'un deuxième sommet organisé cette fois-ci en Corée du Sud.
Cécile Mimaut, avec agences
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