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Le viol en Syrie, « une arme de destruction de la femme et de la société » pour Manon Loizeau

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Brut : viol syrie
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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Dans son documentaire « Syrie, le cri étouffé », Manon Loizeau donne pour la première fois la parole aux femmes syriennes victimes de viol par les hommes du régime de Bachar al-Assad. 

« Il s’agit du viol comme arme de guerre et c’est une des armes les plus destructrices qui soit… On y survit, parfois, mais on est détruit à jamais. » Manon Loizeau, journaliste, a réalisé le documentaire « Syrie, le cri étouffé » qui sera diffusé sur France 2 ce mardi 12 décembre. Elle a recueilli la parole de femmes violées par des hommes du régime de Bachar al-Assad. Ces femmes syriennes, désormais en exil, parlent pour la première fois de l'enfer qu'elles ont vécu. 

Ces femmes sont « victimes de crime d’honneur »

Environ 50 000 femmes syriennes seraient passées par les prisons du régime syrien pour des raisons arbitraires : « Pour avoir pansé des plaies, ou filmé, ou s’être retrouvées à un moment donné à un endroit où elles n’auraient pas dû se retrouver dans la rue, elles ont été raflées » explique Manon Loizeau. D’après elle, « il y a des femmes qui sont encore en prison depuis 2011 ». 90% d’entre elles auraient été violées.

La journaliste fait savoir que le viol est un véritable tabou dans la société syrienne. Par conséquent, elle estime qu’il a été planifié par le pouvoir : « c’est un système pensé par le régime parce qu’ils savent très bien qu’une fois que ces femmes sortiraient de prison, elles seraient rejetées par la famille et détruites à jamais. » En Syrie, les femmes violées sont en effet « victimes de crime d’honneur », c’est donc « une arme parfaite de destruction de la femme et de la société » révèle Manon Loizeau.

À travers le viol, « ils voulaient détruire l’élan de la révolution »

D’autre part, le viol en Syrie est « une arme parce qu’à travers ça ils voulaient aussi détruire l’élan de la révolution. » explique la documentariste. « Ces derniers temps, poursuit-elle, ils rentrent chez les femmes, dont ils savent que les maris sont dans la résistance, les violent, les filment et envoient ensuite les cassettes pour que les hommes se rendent. » Pour une des femmes syriennes interrogées, « le viol, le régime l’a utilisé pour briser l’homme syrien. », le message est clair : « Soit tu te rends, soit on garde ta femme, ta fille chez nous. »

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