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France 2 s’attaque à l’affaire Alègre par la fiction

La chaine de service public diffusera ce soir le film « Notable donc coupable ». Il s’agit d’une fiction écrite autour de l’affaire Baudis, victime collatérale de l’affaire du tueur en série Alègre. Le film pose la question du rapport justice et médias.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © France Info)

Quand la réalité devient fiction. C’est un peu le film à l’envers. La chaine publique a décidé de suivre l’air du temps en proposant ce nouveau genre de fiction, c'est-à-dire très proche de l’actualité. En l’occurrence, le film “Notable donc coupable” revient sur l’affaire Baudis.

On se souvient tous de l'emballement médiatique qui avait soufflé au printemps 2003 autour du nom de l’ancien président du CSA. Dominique Baudis voit alors son nom mêlé à l’affaire du tueur en série Alègre. Une affaire dans l’affaire en quelque sorte, sauf que l’une concerne un vrai meurtrier alors que l’autre concerne un notable innocent pris dans les mailles redoutables de la diffamation. Et pas des moindres, il était notamment accusé d'avoir participé à des soirée sado-masochistes avec Alègre.

Dans “Notable donc coupable”, c’est l’acteur Charles Berling qui incarne le rôle de Dominique Baudis. C’est lui qui se retrouve dans ce fameux journal de 20h, le front couvert de sueur. Ce soir là, il s’agissait pour le présumé innocent mais déjà coupable pour une certaine presse, de venir clamer son innocence aux yeux de la France. Et l’acteur de traduire la douleur de Dominique Baudis, ancien maire de Toulouse aux prises avec cette insolite situation. Charles Berling raconte leur rencontre pour la préparation du film. “J’ai vu, j’ai compris la douleur de cet homme” explique-t-il, avant d’ajouter “j’ai surtout été frappé de réaliser qu’il n’en voulait à personne”. Et pourtant, il aurait pu, tellement les injustices étaient nombreuses.

Car la véritable histoire du film se trouve à cet endroit précis avec ces deux questions. La première est de savoir comment l’institution judiciaire a pu cafouiller autant ? La seconde concerne l’attitude des médias : comment est-il possible de mettre en pâture avec autant de légèreté une personnalité publique ?

Aujourd’hui, quelques années plus tard, il est plus facile de tirer le bilan de ce dérapage. C'est l’ambition du film. Il faut dire que des livres sont sortis sur l'affaire, dont “Le bûcher de Toulouse” écrit par deux journalistes, Matthieu Aron de France Info et sa consœur Marie-France Etchegoin. Une enquête qui a inspiré les auteurs de la fiction de France 2.

“Notable donc coupable”, un film de Francis Girod à voir sur France 2 aujourd'hui et demain à 20 heures 50.

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