FMI : la campagne planétaire de Christine Lagarde
Le monde dans le sillage du Brésil ? C'est ce que la ministre de l'Economie française, Christine Lagarde, semble penser, du moins en ce qui concerne le dossier qui la préoccupe en ce moment : la campagne pour la présidence du Fond monétaire international (FMI). Elle a atterri à Brasilia, pour commencer un voyage qui l'amènera en Inde, en Chine, en Russie et en Arabie Saoudite.
Partie au débotté, dans l'urgence de la chute de Dominique Strauss-Kahn, la Française enclenche la vitesse de croisière. D'abord diplomatiquement hésitante, elle a accepté d'endosser les habits de candidate européenne à mesure que les soutiens européens et américains affluaient. Reste une épine de taille : les pays émergents sont fatigués de l'éternel partage de la direction des institutions financières internationales entre Européens et Américains.
C'est donc vers eux que Christine Lagarde vole, pour les convaincre. Elle a commencé par le Brésil, et, semble-t-il, bien lui en a pris. Au cours d'une conférence de presse à Brasilia, elle s'est employée à tenir le discours que ses hôtes voulaient entendre : “Je viens évidemment ici pour expliquer ma candidature (...) et je suis également ici pour entendre ce que les dirigeants brésiliens attendent du fonds et de son directeur général”, a-t-elle déclaré à son arrivée.
Elle s'est ainsi engagée à donner plus de poids aux pays émergents, si elle est élue. Le ministre des finances brésilien, Guido Mantega, ayant déclaré que le successeur de DSK devait poursuivre et approfondir ses réformes, elle a aussitôt inscrit sa candidature dans cette perspective.
Les tractations en coulisses ont été tout aussi fournies que les échanges publics, car le Brésil semble regarder d'un bon œil la candidature de Christine Lagarde, même si il ne soutient personne officiellement. Guido Mantega a déclaré qu'aucun candidat ne représentait tous les pays émergents, faisant fi du Mexicain Agustin Carstens. Et il ajoute que le candidat devait être choisi en fonction de ses compétences et non de sa nationalité. Les Européens ne tiennent pas d'autre discours depuis l'ouverture de la succession à la présidence du FMI.
Grégoire Lecalot, avec agences
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