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FMI : DSK dans la tourmente

Dominique Strauss-Kahn, directeur du Fonds monétaire international (FMI) est la cible d'une enquête pour népotisme dans le cadre de relations intimes avec une subordonnée. Une affaire qui fait écho au scandale ayant provoqué la chute du patron de la Banque Mondiale, Paul Wolfowitz, l'an dernier.
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"Une accusation a été portée concernant un comportement personnel inapproprié du directeur général", a déclaré Masood Ahmed, porte-parole en chef du FMI, cité par le Wall Street Journal. "Toutes les accusations, notamment lorsqu'elles concernent la direction, doivent faire l'objet d'une enquête", a-t-il ajouté. A ce stade, le FMI n'a pas voulu entrer dans les détails de l'enquête, alors que le quotidien Wall Street Journal en a relaté les grandes lignes, dans son édition de samedi.

L'affaire porte sur une relation extra-conjugale qu'aurait eu Dominique Strauss-Kahn, âgé de 59 ans, avec Piroska Nagy, une ancienne haute responsable d'origine hongroise du département Afrique du FMI, mariée. Il aurait approché la jeune femme en décembre 2007. Les deux intéressés seraient devenus intimes début 2008, mais l'affaire aurait tourné court peu après, le mari de Piroska Nagy ayant découvert des échanges de courriels compromettants.

Les enquêteurs se demandent si Dominique Strauss-Kahn, ex-ministre français de l'Economie à la tête du Fonds depuis un an, a fait preuve de favoritisme à l'égard de sa maîtresse présumée dans le cadre de ses missions au sein du FMI, et s'il n'aurait pas également cherché à se venger, une fois la relation terminée. Piroska Nagy a démissionné en août, au moment où le fonds a supprimé environ 600 postes. Son avocat a indiqué au Wall Street Journal qu'elle n'avait subi aucune pression pour quitter le FMI, et que ses émoluments de départ étaient équivalents à ceux perçus par ses pairs.

Dans un communiqué, M. Strauss-Kahn a indiqué donner "son plein soutien" à cette enquête, portant "sur un incident survenu dans ma vie privée en janvier 2008". "J'ai coopéré et je continue de coopérer", a-t-il poursuivi, en assurant "n'avoir jamais abusé de (sa) position de directeur du Fonds". Anne Sinclair, l'épouse de Dominique Strauss-Kahn s’est exprimée sur le sujet sur son blog. "Il y a l'enquête interne au FMI", peut-on y lire. "On attend sereinement sa conclusion. Cela devrait être rapide." "Et il y a le reste, qui relève de notre vie privée, sur laquelle je n'ai pas l'intention de m'exprimer", dit-elle. "Voici juste, avant que ne se propagent des rumeurs malveillantes, quelques éléments rapides : chacun sait que ce sont des choses qui peuvent arriver dans la vie de tous les couples ; pour ma part, cette aventure d'un soir est désormais derrière nous ; nous avons tourné la page." Reste que cette affaire privée a pu donner des moyens de pression à certains membres du FMI. C'est en tout cas l'une des questions qui se pose.

Résultats de l’enquête fin octobre

La volonté du FMI d'aller vite pour limiter l'ampleur d'un éventuel scandale fait écho à une affaire similaire concernant Paul Wolfowitz, l'ex-patron de la Banque mondiale, accusé en mai 2007 d'avoir indûment assuré l'avancement de sa compagne employée par la banque. Outre la démission forcée de celui qui avait été initialement nommé pour assainir les pratiques de gestion de l'institution, l'affaire avait sérieusement écorné la crédibilité de la Banque mondiale, débouchant sur une véritable crise institutionnelle.

Un scandale d'une telle envergure serait malvenu pour le FMI à un moment où l'institution se concentre sur le soutien aux pays les plus touchés par la crise financière. L'institution, qui réunit 185 pays, a multiplié les interventions depuis l'éclatement de la crise en septembre, plaidant en faveur d'actions concertées entre Etats. Elle a contribué au vaste plan de soutien élaboré par les pays du G7, le week-end dernier à Washington.

Caroline Caldier avec agences

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