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Etats généraux pour une presse en crise

Les travaux, conduits par l'Elysée, sont destinés à trouver des solutions aux difficultés économiques de la presse écrite, et à répondre aux nouveaux défis posés par internet.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France ©REUTERS/ Charles Platiau)

Sorte de grand forum de réflexion, les états généraux de la presse débutent aujourd'hui, sous l'égide de l'Elysée. Annoncés au mois de juin par Nicolas Sarkozy, ils doivent durer deux mois, pour une issue attendue mi-novembre.

Les débats vont se concentrer autour des maux auxquels fait face la presse écrite depuis plusieurs années : baisse des recettes publicitaires, concurrence marquée d'internet, apparition des journaux gratuits, problèmes de distribution, entre autres.

C'est le chef de l'Etat lui-même qui lancera ces assises, avec un discours prononcé devant 200 à 300 représentants du monde de la presse. Rappelant que ces réflexions visent à "mettre à plat les difficultés de la presse écrite et voir quelles solutions apporter".

Or, si l'ensemble des secteurs concernés approuvent l'initiative, les attentes qu'elle suscite chez les professionnels divergent parfois radicalement.
_ Ainsi, Dominique Pradalier, secrétaire nationale du Syndicat
national des journalistes (SNJ), estime que le rendez-vous sera "utile si quelque chose en sorte qui permette à la presse de remplir sa mission d'information dans le
pluralisme et d'améliorer la qualité de l'information".

Mais planerait également sur ces états généraux l'idée, défendue par certains grands patrons de presse, consistant à faciliter la concentration des médias au même propriétaire. Un sujet qui a fait grincer de nombreuses dents au fil des années, d'aucuns estimant cette concentration déjà bien avancée dans notre pays.

"Tiers-état"

Les quatre ateliers devraient être dirigés par Bruno
Frappat, président du directoire du groupe Bayard Presse (place
des journalistes), François Dufour, fondateur d'un groupe de
quotidiens pour enfants (presse et société, concentration),
Arnaud de Puyfontaine, ancien président d'Emap France et de
Mondadori France (aspects économiques et industriels), et Bruno
Patino, directeur général de France Culture.

A noter que le quotidien Libération, qui se veut "dans l'opposition", a finalement accepté de figurer parmi les participants, mais son directeur Laurent Joffrin a réclamé hier dans une tribune que lecteurs et public soient eux aussi présents dans les débats. Sur le mode "pas d'Etats généraux sans le tiers-état".

Mi-septembre, la secrétaire nationale de l'UMP Danièle Giazzi avait remis un rapport à Nicolas Sarkozy, qui préconisait notamment de déréglementer le secteur de la distribution, ouvrir le capital de l'Agence France-Presse (AFP), ou favoriser la création de groupes de presse "plus concentrés".

Matteu Maestracci, avec agences

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