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En Grèce, les télévisions publiques ont cessé d'émettre

Le gouvernement grec a annoncé la fermeture immédiate de la télévision publique ERT. Les chaînes ont cessé d'émettre mardi à 22h30. Quelque 2.700 personnes y travaillent. Une structure plus petite va être créée avec un nombre considérablement réduit de salariés.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Yorgos Karahalis Reuters)

La sentence est tombée sèchement. Dans une allocution, le porte-paole du gouvernement, Simos Kedikoglou a expliqué : "la diffusion de ERT s'arrêtera après la fin des programmes ce soir" . En cause, affirme le gouvernement "la mauvaise gestion" de la structure composée de trois chaînes de télévision et d'une radio publique. L'ERT emploie, selon les médias grecs, 2.700 personnes. 

Le porte-parole a expliqué – à la télévision publique – que l'ERT constituait "un cas d'absence exceptionnel de transparence et de dépenses incroyables". Et de conclure : "Et tout ceci prend fin maintenant." 

Toujours selon Simos Kedikoglou, l'organisation publique rouvrira sous une autre forme, avec un nombre considérablement réduit de salariés. Les actuels employés d'ERT seront autorisés à postuler à un emploi dans la nouvelle structure.

Quelques heures après l'annonce, les chaînes ont cessé d'émettre. L'écran noir est apparu peu après 22h30 sur les téléviseurs des grecs. L'émetteur principal, situé sur une montagne près d'Athènes, a été neutralisé par la police.

Une "décision soudaine " condamnée

Cette annonce a pris le peuple grec de court, même si la rumeur courait depuis plusieurs semaines. La nouvelle est tombée alors que les chefs de file de la troïka des créanciers de la Grèce (UE-BCE-FMI) sont à Athènes. 

Le syndicat GSEE a immédiatement condamné "cette décision soudaine" . Dans le même temps, de nombreux employés de l'ERT se sont rassemblés devant le siège de l'entreprise et se sont engagés à combattre cette décision.  Un journaliste de la chaîne ainsi expliqué que les journalistes allaient "essayer de la maintenir ouverte et de poursuivre les diffusions jusqu'à ce qu'on nous ferme. Peut-être vont-ils faire venir la police".

L'UER demande l'annulation de cette décision

De son côté, l'Union européenne de radio-télévision (UER) a demandé à la Grèce d'annuler cette fermeture. Le président de l'UER,
Jean-Paul Philippot, et sa directrice générale, Ingrid Deltenre, ont ainsi écrit
au Premier ministre grec Antonis Samaras pour l'appeler à "user de tous
ses pouvoirs pour annuler immédiatement cette décision".

Dans son
communiqué, l'UER souligne que "l'existence de médias de service public et
leur indépendance à l'égard du gouvernement sont au cœur des sociétés
démocratiques".

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