Décès de Jean-François Bizot, pape de la contre-culture
"Jack le squatter" a donc gagné. C'est ainsi que Jean-François Bizot appelait le cancer dont il souffrait depuis de nombreuses années et auquel il avait consacré un ouvrage, "Un moment de faiblesse" (2003, Grasset). Homme aux multiples casquettes, Bizot était à la fois grand reporter, écrivain, patron de presse, éditeur de musique, découvreur de talents et pape de la contre-culture. Rien de moins.
Cet ingénieur économiste, devenu journaliste à l'Express, fils de bonne famille issu de la bourgeoisie catholique devient maoïste puis libertaire et "fait la révolution" en 1968. Toujours à l'affut de nouvelles tendances, il lance en 1970 et sur ses propres deniers, le magazine détonnant Actuel, fer de lance de la "free press" à la française. Drogue, rock, écologie, libération sexuelle, minorités et communautés, reportages "décalés" sont les sujets favoris du journal phare de la génération post-68. En 1975, Bizot saborde Actuel en pleine gloire, par "lassitude", avant de le faire renaître de 1979 à 1994. En 1981, ce pionnier des radios libres fonde Radio Nova, qui diffuse tous les types de musiques et fait découvrir les musiques du monde, alors dénommées "sono mondiale".
Bizot se targuait d'être un découvreur de talents : Frédéric Taddei, Philippe Vandel, Edouard Baer, Ariel Wizman ou encore Jamel Debbouze ont été lancés par le patriarche de la "maison Nova".
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