Cet article date de plus de treize ans.

Comment nourrir le monde en 2050 ?

Quelque 300 experts (universitaires, chercheurs, ONG, secteur privé) de pays développés et en développement participent aujourd’hui et demain à Rome au Forum organisé par la FAO, l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Objectifs : discuter des stratégies à mettre en œuvre pour assurer l’alimentation d’un peu plus de 9 milliards de personnes d’ici 2050 et préparer le terrain à la tenue du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire....
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

Selon les dernières projections des Nations Unies, nous seront 9,1 milliards d’êtres humains sur Terre en 2050, contre 6,8 milliards actuellement. Une croissance démographique dont l'essentiel se produira dans les pays en développement.

Mais " serons-nous capables de produire suffisamment de nourriture à des prix raisonnables ou la hausse des prix des denrées alimentaires condamnera-t-elle à la pauvreté et à la faim une part croissante de la population mondiale? De quelle capacité disposons-nous encore, en ce qui concerne la terre et l’eau, pour nourrir le monde en 2050? Combien faut-il investir pour adapter l’agriculture au changement climatique ?..."

Autant de problématiques soulevées par la FAO, qui convoque aujourd’hui et demain en Italie un Forum d’experts autour de cette question centrale : "Comment nourrir le monde en 2050"

Selon un rapport de l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture, la production agricole mondiale devra notamment augmenter de 70% au cours de 40 prochaines années pour pouvoir subvenir aux besoins de ces quelque 2,3 milliards de bouches de plus à nourrir.

Et de souligner la nécessité d’investir dans l'agriculture des pays en développement pour arriver à relever ce défi planétaire. Des dépenses nettes estimées à 83 milliards de dollars par an. Ces investissements devront notamment "être ciblés sur la production agricole et animale et sur les services de soutien tels que les chaînes du froid, les installations de stockage ou les infrastructures de marchés", indique le rapport.

Il y a aussi urgence à limiter les effets du changement climatique qui représente une grave menace pour la sécurité alimentaire des pays les plus pauvres notamment. "Les pays en développement pourraient connaître un déclin de 9 à 21 pour cent de leur productivité agricole potentielle totale à cause du réchauffement de la planète", estime en effet le document.

L’un des principaux défis à relever se situe en Afrique, où quelque 218 millions de personnes, soit environ 30% de la population totale, souffriraient de faim chronique et de malnutrition. Un continent africain qui détient pourtant un énorme potentiel de croissance de son secteur et où "les perspectives sont bonnes, les ressources abondantes", … mais où " les politiques doivent être améliorées ", indique la FAO. "Le grand potentiel de l'agriculture en Afrique subsaharienne est une bonne nouvelle: l'agriculture est le pivot de la croissance globale pour la majorité des pays dans la région et essentielle pour la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire", souligne son sous-directeur général, Hafez Ghanem.

La Journée mondiale de l'alimentation se déroulera le 16 octobre et se concentrera cette année sur les moyens d’assurer la sécurité alimentaire en temps de crise. Elle sera suivie d’un Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, organisé du 16 au 18 novembre à Rome.

Cécile Mimaut

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.