Cet article date de plus de neuf ans.

Infographie L'islam loin d'être la cible favorite de "Charlie Hebdo"

Deux sociologues ont analysé 523 unes de l'hebdomadaire satirique, publiées entre 2005 et 2015. Verdict : seules sept ont été uniquement consacrées à l'islam.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Seules sept couvertures de "Charlie Hebdo" ont été consacrées à l'islam entre 2005 et 2015, selon une étude publiée par deux sociologues, le 24 février 2015. (BASTIEN HUGUES / FRANCETV INFO)

Non, l'islam n'est pas l'obsession de Charlie Hebdo. Sur 523 numéros publiés entre janvier 2005 et janvier 2015, seuls sept ont consacré leur une à la religion musulmane, soulignent deux sociologues, Jean-François Mignot et Céline Goffette, dans une étude publiée dans Le Monde (accès payant). Certes, "les unes de Charlie Hebdo ne résument pas, à elles seules, le journal", concèdent les deux chercheurs, mais "elles en sont toutefois la vitrine, que même des non-lecteurs peuvent voir en devanture des kiosques".

Verdict : si la politique est, sans surprise, la thématique phare de l'hebdomadaire (près de deux couvertures sur trois), la religion, elle, n'apparaît en une qu'à 38 reprises, soit dans seulement 7% des cas. Autrement dit, elle n'est en couverture qu'une fois tous les trois mois et demi. 

Les cathos, premières cibles religieuses de "Charlie"

Surtout, parmi ces 38 unes se moquant des religions, seules sept sont consacrées à l'islam, quand 21 se moquent de la religion catholique. Concrètement, observent Jean-François Mignot et Céline Goffette, cela signifie qu'au total, "entre 2005 et 2015, seulement 1,3% des unes se sont moquées principalement des musulmans".

Conclusion des deux universitaires : "Ce qu'il faut expliquer, ce n'est donc pas pourquoi Charlie Hebdo était islamophobe, mais pourquoi, de nos jours, seuls des extrémistes se revendiquant de l'islam cherchent à museler un journal qui se moque – entre beaucoup d'autres choses – de leur religion."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.