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Info franceinfo Attentat contre Charlie Hebdo : un cabinet d'avocats piraté, des éléments du dossier publiés sur Internet

Un cabinet d'avocats a été victime d'un piratage à l'été 2021. Des éléments du dossier de l'attentat contre Charlie Hebdo ont été publié sur Internet, révèle franceinfo mardi. 

Article rédigé par franceinfo, David Di Giacomo - Margaux Stive
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Plusieurs exemplaires de l'hebdomadaire "Charlie Hebdo", photographiés le 1er septembre 2020. (AFP)

Des éléments du dossier d'instruction de l'attentat contre Charlie Hebdo ont été publiés sur internet après le piratage d'un cabinet d'avocats survenu à l'été 2021, révèle franceinfo mardi 23 novembre de sources concordantes. Au moins une photo de la scène de crime a été partagée sur un forum public de hackers avant d'être supprimée récemment.

Spécialisé en réparation des dommages corporels, le cabinet d'avocats visé avait notamment pour client une des parties civiles dans le dossier Charlie Hebdo. Ce cabinet basé à Lyon, Bordeaux, Paris et Lille s'est rendu compte du piratage parce que son système informatique était paralysé. Selon nos informations, le groupe de hackers Everest est soupçonné d'être derrière cette opération.

Une rançon de 500 000 euros a d'abord été réclamée, puis le montant a été augmenté en raison de la nature sensible des données piratées. Selon les informations de franceinfo, un hacker soupçonné d'avoir joué le rôle d'intermédiaire entre les hackers et le cabinet d'avocats a été interpellée à la mi-novembre. Les investigations se poursuivent sous la direction d'un juge d'instruction parisien. L'enquête a été confiée à la sous-direction de la lutte contre la cybercriminalité et à la police judiciaire de Lyon.

Hausse de 32% des procédures en un an

Entre 2016 et 2020, les services de police et de gendarmerie nationales ont enregistré entre 1 580 et 1 870 procédures en lien avec des attaques par rançongiciel, rapporte le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), notant une hausse importante, + 32% du nombre de procédures enregistrées, entre 2019 et 2020.

Le SSMSI note que le secteur industriel, et celui des administrations publiques, de l'enseignement, de la santé humaine et de l'action sociale sont particulièrement touchés, par rapport à leur poids dans le tissu économique. Ils représentent respectivement 15 et 20% des victimes.

Les collectivités locales représentent l'immense majorité, 89%, des administrations publiques visées par les rançongiciels. Elles ont "souvent un faible niveau de protection informatique", pointe l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, alors même "qu'il est important que leur activité ne soit pas suspendue", et qu'elles disposent aussi de "données sensibles", recherchées par les pirates informatiques "pour exercer un chantage" à la publication de ces données.

Les forces de gendarmerie et de police ont aujourd'hui beaucoup de difficultés à retrouver les auteurs de ces attaques, en témoigne le fait que seules 0,3% des procédures ouvertes depuis 2015 enregistrent au moins un mis en cause.

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