Bob Dylan découvre la Chine... et la censure
On n'est pas impunément une icône de la contestation, fut-ce celle de l'Amérique des années 60 : pour avoir la permission de jouer en Chine (Pékin ce soir, mais aussi Shanghai vendredi), Bob Dylan a du soumettre aux autorités sa "playlist" et accepter d'en retirer certaines de ses chansons.
_ Les plus emblématiques d'entre elles, celles qui l'ont rendu célèbre au début des années 60 et l'ont transformé -à son corps défendant- en porte-parole des opprimés et des sans-grades, ne feront pas partie du spectacle. Pas de "The times they are a-changing" (Les temps changent), pas de "Masters of war" (Les maîtres de la guerre), pas de "I shall be free" (Je serai libre)...
Le quotidien chinois en langue anglaise Global Times explique que, de toute façon, "les sujets des chansons de Dylan : la drogue, l'égalité raciale, la dignité humaine ou la guerre, ne figurent pas au centre des intérêts du Chinois ordinaire".
_ Le chanteur américain avait d'ailleurs déjà tenté, l'an dernier, de jouer en Chine. En vain : il n'avait à l'époque pas passé l'épreuve de la censure (ou peut-être n'avait-il pas accepté, alors, d'édulcorer son répertoire ?)
D'autres artistes occidentaux ont expérimenté ce contrôle très strict des autorités de Pékin sur leurs prestations scéniques :
_ les Rolling Stones se sont ainsi vu interdire, à Shanghai en 2006, de jouer "Brown Sugar", un de leurs tubes
les plus célèbres sur la drogue et le sexe. Le régime chinois se souvient sûrement aussi de la chanteuse islandaise Björk
qui, toujours à Shanghai, en 2008, avait crié "Tibet" à la fin de son titre
intitulé "Declare Independence" (Déclarer l'indépendance).
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