Au Qatar, Béchir nargue la Cour pénale internationale
Omar el-Béchir est venu dans la capitale du Qatar pour y recueillir le soutien unanime des leaders arabes, qui devraient demander l’annulation pure et simple du mandat d’arrêt international délivré à son encontre le 4 mars dernier par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. La CPI veut juger le dirigeant soudanais pour "crimes de guerre" et "crimes contre l’humanité" au Darfour.
Dans une brève allocution prononcée devant le 21e sommet arabe, dont la présence de Béchir est la principale attraction, il a demandé à ses pairs de prendre "des résolutions claires et fortes rejetant la décision et réclamant de celui qui l’a ourdie de l’annuler".
_ ... Ce que ses homologues arabes ont fait en début de soirée : le mandat d'arrêt de la CPI a été rejeté formellement par le Sommet.
Une fois de plus, Omar el-Béchir s’est répandu sur la thèse, populaire chez les dirigeants arabes, selon laquelle le Soudan et son président seraient victimes d’un complot de la part des puissances occidentales. Allant jusqu’à dénoncer le "néocolonialisme" sous l’égide d’une ONU qualifiée d’"organisme non-démocratique" (c’est le Conseil de sécurité des Nations Unies qui a créé le CPI, ndlr).
C’est la quatrième fois qu’Omar el-Béchir se rend à l’étranger depuis son inculpation par la Cour pénale internationale. Il était la semaine dernière en Erythrée, en Egypte et en Lybie.
A Doha, il a en outre eu la satisfaction de voir le secrétaire général de l’ONU, présent au sommet, dans la même salle que lui.
_ Les deux hommes se sont affrontés verbalement, Ban Ki-Moon critiquant le Soudan pour avoir ordonné l'expulsion d'organisations
humanitaires du Darfour après l'émission du mandatde la CPI : " les efforts humanitaires ne doivent pas être politisés'', a
lancé Ban Ki-moon, demandant la reprise de l'aide au Darfour.
Omar el-Béchir a répondu en attaquant le Conseil de sécurité des
Nations unies (qui avait saisi la CPI de l'enquête sur les crimes de
guerre au Darfour). Il a dénoncé "une institution non-démocratique
qui (...) fait deux poids deux mesures, s'en prenant aux faibles et
fait semblant de ne pas voir les (vrais) criminels''.
Gilles Halais, avec agences
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