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Atlantico, un nouveau site d'infos pour qui "libéralisme et capitalisme ne sont pas de gros mots", a été lancé lundi

Si le directeur de la rédaction Jean-Sébastien Ferjou refuse l'étiquette "pure player de droite", la liste des contributeurs penche fortement de ce côté, de la philosophe Chantal Delsol (épouse de Charles Millon) à l'auteur de SAS, Gérard de Villiers.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Si le directeur de la rédaction Jean-Sébastien Ferjou refuse l'étiquette "pure player de droite", la liste des contributeurs penche fortement de ce côté, de la philosophe Chantal Delsol (épouse de Charles Millon) à l'auteur de SAS, Gérard de Villiers.

Parmi les gros titres d'Atlantico en ce premier jour, l'attaque bille en tête d'un des emblèmes de la gauche, "le résistant gaga" Stéphane Hessel, par le jeune romancier Gaspard Koenig (ancienne plume de Christine Lagarde).

Investisseurs : Charles Beigbeder, Marc Simoncini, Xavier Niel...

Lancé avec un million d'euros, le site espère atteindre les 600.000 visiteurs uniques d'ici un an. Jean-Sébastien Ferjou s'est montré peu loquace, lors de la conférence de presse, sur les investisseurs. Mais il a précisé que 49% du capital était détenu par la holding Free Minds, créée pour l'occasion, et a confirmé la présence de Xavier Niel (patron d'Iliad et un des trois actionnaires principaux du Monde), de Charles Beigbeder (ex-patron de Poweo, président de la candidature d'Annecy pour les JO d'Hiver de 2018) et du fondateur de Meetic, Marc Simoncini. Gratuit, le site se contente pour l'instant des recettes publicitaires avant d'envisager d'autres pistes de revenus.

Modèle revendiqué : le Huffington Post
Modèles revendiqués d' Atlantico, qui se veut "facilitateur d'accès à l'information" et '"échelon manquant entre rédaction classique et agrégateur d'infos" : deux sites américains à fortes audiences, The Huffington Post et TheDailybeast.com .

Selon Jean-Sébastien Ferjou, Atlantico veut " casser la hiérarchie de l' information" et ne "s'interdit pas de parler de Lady Gaga". Au menu du site: des "pépites" trouvées sur le web ("mille sources francaises et internationales cartographiées"), de l'info lourde "décryptée" et de l'"info light" à consommer vite fait (destinée au lectorat féminin, une des cibles visées par ce pure player tout neuf ?).

Plusieurs signatures prestigieuses, de Gilles Klein à Christian de Villeneuve
Du côté des signatures, Atlantico a recruté des orfèvres de l'information grand public comme Christian de Villeneuve (ex-JDD, Le Parisien, France-Soir...), Anita Hausser (ex-LCI, RTL), mais aussi des pointures du web comme , ou des éditeurs comme le journaliste Yves Derai, patron des éditions du Moment (et auteur d'entretiens remarqués avec Cécilia Sarkozy dans l'Est Républicain). La rédaction d'Atlantico compte au total une dizaine de journalistes.

2012 en ligne de mire ?
Interrogé sur la ligne éditoriale, Jean-Sébastien Ferjou a affirmé, en conférence de presse, la volonté d' Atlantico de "sortir des anciennes grilles de pensée" sans "morale" ni "préchi-prêcha".

A la question très littéraire de Xavier Ternisien (Le Monde) : "d'où parlez-vous ?' , la réponse fut : "pour nous, libéralisme et capitalisme ne sont pas de gros mots". Le mot "droite" ne fut ni prononcé, ni revendiqué, mais il n'a échappé à personne qu'Atlantico a été créé un an avant l'élection présidentielle de 2012. Et qu'il entend proposer une alternative à Rue 89 ou Mediapart, concurrents situés à gauche. Entre attaque de la loi SRU et mise en exergue d'un indice de misère "popularisé par Ronald Reagan", il n'est guère difficile de deviner les valeurs défendues par le nouveau pure player de l'Internet français.

Voir aussi : Atlantico.fr

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