Les signes de ralentissement de l'économie américaine se multiplient et inquiètent les investisseurs
Les indicateurs de conjoncture économique, publiés mercredi aux Etats-Unis, pourraient se traduire par une révision en forte baisse des chiffres du PIB du printemps.
Le département du Commerce devrait annoncer vendredi que la croissance des Etats-Unis n'a atteint que 1,4% au deuxième trimestre et non 2,4% comme prévu fin juillet selon des analystes.
La première économie mondiale apparaît engluée dans un cercle vicieux où chômage élevé, faible progression des salaires, crise du marché immobilier, conditions d'attribution du crédit restrictives, fragilité des banques et des PME, et faiblesse de la consommation et de la croissance s'alimentent mutuellement.
Deux indicateurs inquiétants
Selon le département du Commerce, les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont très faiblement rebondi, de 0,3% en juillet, après deux mois de recul. Plus ennuyeux, cette hausse n'a été rendue possible que grâce aux commandes d'avions civils pour Boeing, très fluctuantes d'un mois sur l'autre. Hors transports, les commandes de biens durables ont chuté de 3,8%.
Pour Benjamin Reitzes, économiste de BMO Capital Markets, "il semble que les
entreprises américaines, qui ont tiré la croissance au cours des douze derniers
mois, soient en train de reculer d'un pas". "Ces entreprises sont déjà extrêmement rétives à augmenter la masse salariale", et le ralentissement de l'investissement lisible dans ces chiffres est annonciateur d'"une croissance bien plus faible au second semestre qu'au
premier", ajoute-t-il.
L'autre indicateur publié par le ministère a confirmé la persistance du marasme du marché de l'immobilier. Les ventes de maisons neuves ont chuté en juillet (-12%), à leur plus bas niveau depuis 1963 au moins. La veille, l'Association nationale des agents immobiliers américains (NAR) avait annoncé que les ventes de logements anciens étaient tombées lors du même mois à leur plus bas niveau depuis 1995.
A l'origine de la crise financière et économique qui a éclaté aux Etats-Unis en 2007, le marché de l'immobilier reste extrêmement faible, malgré les efforts colossaux déployés par la banque centrale pour le stabiliser.
Les autorités apparaissent à court de munitions pour relancer l'économie, ou dans l'incapacité d'en faire du fait des dissensions au sein de la Fed ou du Congrès).
Dans ce contexte, le discours sur la conjoncture et l'action de la banque centrale que doit prononcer vendredi le président de la Fed Ben Bernanke est très attendu.
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