Les salariés empêchent la délocalisation sauvage de leur usine
Le bras de fer remonte à samedi matin, quand un responsable des expéditions découvre tout à fait par hasard que trois camions slovaques sont en train de vider l’usine de pièces détachées et de matières premières. Il donne l’alerte et, ni une ni deux, ses collègues arrivent à la rescousse pour bloquer les grilles de l’usine avec leurs voitures. Le temps de tirer l’affaire au clair.
L’entreprise BRS, spécialisée dans la fabrication de pièces pour l’industrie automobile, a été rachetée il y a un an -elle était alors en redressement judiciaire- par un homme d’affaires britannique, Mike Bacon. L’homme possède un autre site de production, en Slovaquie, où la main d’œuvre est cinq fois moins chère.
Aux salariés qui le retiennent dans l’usine depuis 48 heures, Mike Bacon ne cache pas qu’il avait l’intention de délocaliser le site de production au cours du week-end (plusieurs camions auraient d'ailleurs réussi à quitter l’usine dans la nuit de vendredi à samedi) pour, affirme-t-il, trouver de l’argent pour payer les salariés français.
Car en janvier, les salaires n’ont pas été versés à la quarantaine d’employés de BRS. Leur patron leur a promis de les accompagner dans l’après-midi jusqu’au tribunal de Commerce pour lancer la procédure de placement en liquidation judiciaire. Seule solution pour que les ouvriers touchent prochainement leurs salaires.
Gilles Halais
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