Les réactions politiques au discours du Bourget de François Hollande
A l'issue du discours de François Hollande, le 22 janvier, au Bourget, les réactions de ses concurrents et amis politiques sont tombées. Les responsables du PS applaudissent, le PC note une absence de clarté, et à l'UMP on préfère la parodie.
[mis à jour]
Bruno Le Maire, ministre UMP de l'agriculture, a jugé lundi sur France Info que François Hollande prononcé la veille au Bourget "le discours du monde d'hier", avec "toujours les vieilles recettes" rendues caduques par la crise. Le candidat PS a-t-il montré l'étoffe d'un présidentiable ? "Non, je ne le crois pas, très franchement", a répondu le responsable du projet présidentiel de l'UMP. Il a épinglé "le discours du monde d'hier, avec toujours les vieilles recettes, les vieilles solutions". "Simplement, ne laissons pas croire aux Français que tous nos problèmes viennent de l'extérieur, qu'il suffira de réguler le monde de la finance pour que la situation s'améliore en France. Ce n'est pas vrai, c'est un mensonge".
Eric Raoult, député, conseiller politique de l'UMP : "Un bon discours ne fait pas un bon président ! Le discours du candidat socialiste a montré les limites politiques de sa candidature. Ce discours orchestré par une préparation médiatique n'est d'abord qu'une séquence rétroviseur par un parti socialiste et son candidat qui ne démarrent pas, qui ne décollent pas vraiment depuis quelques semaines. François Hollande veut présider la gauche plus que la République. N'est pas Mitterrand qui veut ! Reprendre ses gestes, ce n'est pas renouveler un destin !"
Christian Vanneste, député UMP : "Le pédalo du candidat socialiste a accosté l'île de ses rêves, où les méchants financiers sont terrassés, la vie des jeunes enchantée, les usines multipliées, les logements plus que doublés, et tout cela sans bourse délier. Laissez rêver le candidat, le réveil s'appelle compétitivité ! Sur son île, il l'avait oubliée !"
Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière à l'Elysée : "François Hollande a dénoncé le +monde de la finance+. Mais les mesures annoncées tenaient plutôt de l'aspirine contre le cancer. Taxer les transactions financières ? Mais d'un taux tellement dérisoire que même Sarkozy s'y est rallié ! Séparer les banques d'affaires et de dépôt ? Mais les Etats-Unis l'ont fait pendant 70 ans et cela n'a absolument pas empêché la spéculation qui ravage l'économie et met aujourd'hui les Etats à genoux. Pour empêcher la spéculation, il faudrait exproprier les banques sans indemnité ni rachat, ce à quoi Hollande ne s'engage pas".
Pierre Moscovici, bras droit de François Hollande sur BFM : "C'est bon d'avoir un prochain président qui aime les Français. Jeudi, il y aura une présentation chiffrée de cette cohérence. Ce ne sont pas des promesses intenables . Mais des promesses qu'il veut tenir".
Bernard Cazeneuve, porte-parole de François Hollande : "Aujourd'hui les Français ont découvert derrière la modestie de l'homme, la pudeur d'un tempérament, une équation personnelle d'une très grande dimension. Le 'hollandisme' c'est la modestie de l'exigence à l'égard de soi-même, un très grand respect du peuple et une volonté de ne prendre aucun engagement qu'on ne tiendra pas dans une République où la promesse non tenue, le mensonge et la manipulation ont été la règle. François Hollande est allé chercher ce discours au plus profond de lui-même et ça s'est senti".
Marie-Pierre de la Gontrie, vice-présidente PS de la région IDF écrit sur Twitter que " les bouchons du retour permettent de refléchir : discours dense, républicain, de gauche. Mobilisation et enthousiasme bruyant. Une vraie réussite".
François Baroin (UMP), ministre de l'économie sur RTL : "Plutôt un discours hors du temps, c'est ça qui m'a frappé, c'est un discours qui aurait pu être prononcé probablement dans les années 1960 ou les années 1970, avec les mêmes militants, la même ferveur. Ça n'est pas adapté à la France de 2012. Les quelques rares propositions que formule François Hollande soit existent déjà, soit ne dépendent pas de lui. Dire la finance est notre ennemi, c'est aussi idiot, me semble-t-il, que de dire : 'je suis contre la pluie, je suis contre le froid, je suis contre le brouillard'".
Yves Jego, député radical sur twitter : "Trop d'incantations lyriques, trop de promesses coûteuses. Son "rêve éveillé" a toutes les chances de devenir un cauchemar".
Jean-Christophe Lagarde, député Nouveau centre sur Twitter : "Hollande. Un discours crié. Une litanie de poncifs facile et vide de propositions. Pas de quoi sortir d'une crise. Pas le souffle et la force d'un président".
Marine Le Pen, en déplacement à Bordeaux, sur I-Télé : "Que les Français regardent un tout petit peu dans le rétroviseur pour voir si les promesses qu'on leur fait pour demain ne sont pas en totale contradiction avec les actes qui ont été commis depuis 30 ans".
Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, par communiqué : "Nous attendions de François Hollande une vraie entrée en campagne et enfin de la clarté dans les propositions. Nous avons eu l'entrée en campagne mais pas la clarté".
Yves Cochet, député EELV, sur I-Télé : "C'était un discours de gauche, sincère et structuré. Sur le fond, il a oublié tout ce qui concerne la vision écologique du monde".
Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem : "Je ne suis pas sûre que ce soit (...) un discours approprié pour les temps dans lesquels nous sommes, qui sont des temps difficiles, qui sont des temps de crise, dans lesquels, me semble-t-il au fond, faire trop de promesses n'est probablement pas adapté parce que ça ne sera probablement pas tenable".
L'UMP a réalisé une parodie du discours de François Hollande consultable ici. Ce document met à la disposition des militants et sympathisants du parti majoritaire, 32 tweets pré-rédigés. Ceux qui ont le plus de succès sont les suivants : "Même Mélenchon a fait mieux que moi à Nantes, Ayrault va m'entendre !", "Il faut que j'arrête d'imiter Laurent Gerra imitant Mitterrand, même Libé me l'a dit", "Le Projet ? Ça ne sert à rien, contentez-vous des sondages" ou encore "Cela fait plusieurs mois que je me suis lancé, mais rien à faire : ça ne décolle pas !"
Enfin, ce même document propose la composition d'un gouvernement "de têtes de vainqueurs" dirigé par Eva Joly. Sur un mode qui se veut humoristique, l'UMP désigne Valérie Trierweiler (compagne de François Hollande) et Audrey Pulvar (compagne d'Arnaud Montebourg) secrétaires d'Etat à la presse impartiale.
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