Les petits porteurs de l'Oréal poussent Liliane Bettencourt à la démission
Si les petits actionnaires du groupe doutent autant de la santé cérébrale de Liliane Bettencourt, c'est après la révélation du rapport de trois médecins, qui n'ont pas examiné directement l'octogénaire, mais ont conclu de l'examen de son dossier médical qu'il était urgent de la placer "sous curatelle renforcée". Et ils ne seront pas davantage rassurés par les dernières informations du site Mediapart, qui raconte que la milliardaire de 88 ans, visitée par des policiers le 7 juin, n'a pas été en mesure de donner le jour qu'il était, ni sa propre date de naissance.
Inquiétant, pour les actionnaires, qui ont pourtant vu le mandat de Liliane Bettencourt renouvelé le 22 avril dernier pour quatre ans, lors de l'Assemblée générale. " L'association Appac s'étonne des actions judiciaires diligentées [...] en vue d'une mise sous tutelle et ce pour des
raisons médicales mises en évidence bien avant l'assemblée sans que les
actionnaires en soient tenus informés", dit le communiqué de l'Appac, qui "demande instamment à Madame Liliane Bettencourt de démissionner de
son mandat d'administratrice de la SA L'Oréal et à la société de nommer un
administrateur indépendant représentant soit les salariés, soit les
actionnaires individuels".
Et ces petits porteurs ne sont pas les seuls à mettre en doute les capacités de gouvernance de l'héritière. Le Point rapporte lui qu'un ancien agent commercial, en conflit avec l'Oréal depuis plusieurs années, envisage d'assigner le groupe pour faire annuler cette fameuse assemblée générale, pour le même motif.
Non contente d'être ainsi poussée vers la sortie, la milliardaire est enfin lâchée par l'homme d'affaire Stéphane Courbit. Elle avait investi environ 140 millions d'euros dans une de ses sociétés. Un joli pactole, bien trop lourd à porter désormais pour le patron de Lov Group et ancien PDG d'Endémol, qui se dit prêt à renoncer à ces investissements et propose dans une lettre à sa bienfaitrice "de trouver une sortie ".
_ "Je suis devenu une boule de billard dans une partie qui me dépasse", aurait-il écrit encore, selon des extraits cités ce matin par le Figaro. Cet investissement de 140 millions avait été conduit par l'intermédiaire d'un avocat, M° Wilhelm, conseiller des deux parties, Bettencourt et Courbit. Or, la fille Bettencourt accuse celui-ci de conflit d'intérêt et a saisi la semaine dernière la justice.
Cécile Quéguiner, avec agences
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