Cet article date de plus de quatorze ans.

Les ministres des Finances des pays du G20 se sont engagés vendredi à élaborer une stratégie de sortie de crise

Ministres et grands argentiers ont également réaffirmé lors d'une réunion vendredi à Washington leur objectif d'une "croissance forte, durable et équilibrée", qui reprend l'engagement du sommet de Pittsburgh en septembre.Le G20 a par ailleurs demandé au FMI de poursuivre son travail sur la taxation du secteur financier.
Article rédigé par France2.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
D. Strauss-Kahn (FMI), le secrétaire US au Trésor T. Geithner, la ministre de l'Economie Ch. Lagarde à Washington (AFP PHOTO - Mandel NGAN)

Ministres et grands argentiers ont également réaffirmé lors d'une réunion vendredi à Washington leur objectif d'une "croissance forte, durable et équilibrée", qui reprend l'engagement du sommet de Pittsburgh en septembre.

Le G20 a par ailleurs demandé au FMI de poursuivre son travail sur la taxation du secteur financier.

"Nous appelons le FMI à continuer à travailler sur les options possibles pour faire en sorte que les institutions financières de chaque pays portent le poids de toute intervention extraordinaire des États là où elles ont lieu, s'attaquer au problème de la prise de risque excessive, et contribuer à favoriser une compétition juste", a précisé le G20 dans un communiqué commun.

Dans ce document, les pays membres du G20 jugent que les efforts des gouvernements pour amorcer la reprise commençent à porter leurs fruits mais soulignent que toutes les régions du monde n'avancent pas au même rythme ce qui pourrait nécessiter une adaptation des politiques économiques.

D'après le G20, certains pays doivent être amenés à poursuivre leur politique de relance, mais tous doivent concevoir leurs plans de sortie mettant fin au soutien de l'économie et de la finance par l'État.

"Nous devons tous élaborer des stratégies de sortie crédibles des mesures de soutien macroéconomiques et financières extraordinaires qui soient adaptées aux circonstances particulières et à chaque pays tout en prenant en compte les conséquences sur les autres", a indiqué le G20.

"Dans les économies où la croissance est toujours fortement dépendante du soutien public et si cela est cohérent avec la viabilité des finances publiques, il (ce soutien, ndlr) doit être maintenu jusqu'à ce que la reprise soit fermement conduite par le secteur privé et mieux établie".

Le G20 a également rappelé son objectif de réformer la régulation du système financier. "Nous nous sommes réengagés à développer d'ici à la fin 2010 des règles faisant l'objet d'un accord international pour améliorer à la fois la quantité et la qualité des fonds propres des banques, et décourager l'effet de levier excessif".

Le projet de taxation de la finance du FMI

Le FMI a remis aux gouvernements son rapport sur le projet de taxation sur la finance.
Selon une version publiée par la BBC britannique, il proposerait deux taxes: l'une s'appliquerait à chaque institution financière en fonction de ses actifs, et en
particulier des éléments risqués, et l'autre aux profits et rémunérations.

"Notre conviction est que le système fiscal peut contribuer à réduire la probabilité de futures crises, en plus de la régulation bien entendu", a expliqué jeudi le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Le Fonds a de nombreuses fois insisté auprès du G20 pour que cette taxation soit coordonnée, afin d'éviter que les banques puissent l'éviter en choisissant de s'implanter dans un pays plutôt qu'un autre.

Autre élément sur lequel le Fonds réclame une harmonisation: les réformes de
la régulation financière. "Il y a de nombreux domaines, concernant les agences de
notation, les transactions de gré à gré, les fonds spéculatifs, d'autres problèmes, où ce
qui est déjà annoncé, sinon mis en oeuvre, par les États-Unis, les Européens, les Japonais ou d'autres, est tout simplement incohérent", avertissait DSK jeudi.

Sur ces deux sujets, le consensus n'est pas acquis.

Pas d'unanimité entre pays du G20
Le Canada, qui, cette année, préside le G7 et copréside avec la Corée du Sud le G20, a fait savoir qu'il n'avait pas le sentiment de devoir révolutionner son système de régulation, et qu'il s'opposerait à l'idée des taxes. "Le Canada ne suivra pas le chemin de la régulation excessive, arbitraire ou punitive de son secteur financier", a dit mercredi son ministre des Finances Jim Flaherty. Selon lui, le système financier canadien "ne doit pas supporter les coûts du sauvetage d'institutions financières dans d'autres pays".

Entre Européens et Américains, apparemment unis sur l'idée de davantage surveiller et taxer les banques, des divergences sont apparues sur certaines mesures de régulation.

Les Européens sentent leurs banques menacées par le projet de réforme discuté au Sénat américain, qui toucherait les filiales présentes à Wall Street. Alors que de leur côté, les Etats-Unis craignent que les projets pour encadrer l'activité des fonds spéculatifs dans l'Union européenne empêche les fonds américains d'accéder aux marchés du Vieux continent.

Le G20 regroupe les pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon) et d'autres économies parmi les plus grandes du monde (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie) ainsi que l'UE..

Un sommet des chefs d'État et de gouvernement des pays membres est prévu en juin à Toronto (Canada).

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.