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Les milliards de l'Etat pour sauver l'industrie automobile

Aux Etats généraux de l’automobile, le Premier ministre François Fillon promet au secteur automobile une enveloppe de cinq à six milliards d’euros. En contrepartie, les constructeurs devront s’engager sur des volumes de production, et promettre surtout de ne pas fermer d'usine en France...
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"C’est bien la survie d'un certain nombre de constructeurs, de fournisseurs et de distributeurs qui est en jeu dans les mois à venir". En ouverture des états généraux de l’automobile à Bercy, le président de Renault Carlos Ghosn a fait dans la dramaturgie, affirmant que le "creux de la vague est sans doute à venir".

Evoquant une "crise brutale, mondiale, d’une ampleur exceptionnelle", Carlos Ghosn – également président de l’Association des constructeurs européens (ACEA) – juge les dispositions prises jusqu’à présent par les pays européens "insuffisantes pour traverser la crise". S’agissant notamment des aides financières, elles ne sont "pas encore à la hauteur des besoins élémentaires de l’industrie", estime Carlos Ghosn, appelant à une "politique coordonnée et harmonisée au niveau européen".

Message reçu. D’autant que l’analyse de Bruxelles est la même : le vice-président de la Commission européenne Günther Verheugen juge l’intervention des Etats "justifiée et même indispensable" , sous réserve que ces aides ne changent pas les cartes de la concurrence.

Sceller un pacte

Dans ce contexte, le déblocage de l’enveloppe globale promise ce matin par François Fillon devrait recevoir l’aval des Commissaires européens. Devant un parterre d’un millier d’acteurs du secteur automobile, le Premier ministre a promis que l’aide de l’Etat en faveur des constructeurs automobiles serait de "l’ordre de cinq à six milliards d’euros" . Ces milliards s’ajouteront aux mesures déjà en vigueur (bonus-malus, prime à la casse etc.).

Mais l’Etat, qui ne s’en est que trop laissé conter par les banques, n'entend pas signer un blanc-seing. En contrepartie de cet "effort massif", les constructeurs automobiles devront s’engager à ne pas délocaliser, mais aussi s’engager sur des volumes de production. Il s’agit donc de "sceller un pacte", selon le secrétaire d’Etat à la Consommation Luc Chatel. Manière d’obtenir également des assurances pour l’ensemble des sous traitants qui dépendent directement de Renault et PSA Peugeot-Citroën.

Le directeur général délégué de Renault revient sur ces contreparties.

L’ACEA prévoit une nouvelle baisse de la production automobile européenne d’environ 15% en 2009, et par ricochet une réduction de 15 à 20% de la main d’œuvre, soit 150.000 à 200.000 emplois menacés. En France, un actif sur dix travaille directement ou indirectement pour l’automobile.

Gilles Halais avec agences

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