Les investissements étrangers dans l'Hexagone ont augmenté de 22 % l'an dernier
L'Agence française pour les investissements internationaux (AFII) a ainsi recensé 782 projets d'investissements qui ont permis de créer ou de préserver (dans le cas des entreprises en difficulté) 31.815 emplois en 2010. "Un nombre inégalé au cours des quinze dernières années", note Les Echos.
"C'est 6 % de plus qu'en 2009 mais inférieur aux niveaux de 2006 et 2007, avant le début de la crise", poursuit le quotidien économique. Dans le même temps, si les projets sont plus nombreux, ils sont également moins ambitieux en terme d'emploi. Une évolution qui s'expliquerait, pense l'AFII, par une nette hausse de projets recensés dans des activités à haute valeur ajoutée, souvent moins créatrices d'emplois, comme la recherche-développement (51 projets, + 21 %) ou les énergies renouvelables (89 projets, + 46 %).
Plus de la moitié des investissements comptabilisés par l'AFII en 2010 sont des créations de filiales ou de sites. Corollaire de cette prépondérance: 51 % des projets ont généré moins de 20 emplois, alors que ceux créant plus de 150 postes n'ont représenté que 4 % du total, contre 9 % en 2007. Ces investissements sont de plus en plus le fait de PME ou d'ETI (entreprises de taille intermédiaire), qui représentent les deux tiers du total des projets.
Quelques exemples d'investissements: l'implantation d'un centre logistique à Montélimar (Drôme) par l'américain Amazon.com, permettant la création de 500 emplois, ou le développement par l'allemand Bertelsmann de son centre d'appel en Champagne-Ardenne, qui se traduira par la création de 100 emplois. Ou encore l'installation d'un centre de recyclage de pneus à Blaringhem (Nord) par le britannique Entyrecycle (plus de 240 postes seraient créés).
La France, 4e pays d'accueil des investissements étrangers
2010 "est une année record pour le nombre de projets et d'emplois créés", s'est félicité la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. Pour le gouvernement en tout cas, "la stratégie d'ouverture de la France porte ses fruits". "La France est un pays ouvert aux investissements, à tous ceux qui veulent créer de l'emploi", a affirmé le ministre de l'Agriculture et de l'Aménagement du territoire, Bruno Le Maire. "L'AFII met en évidence les projets d'implantation, mais ne dit pas quels projets ont effectivement été réalisés", relativise Farid Toubal, chercheur associé au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii).
L'an dernier, l'Hexagone a été le quatrième pays d'accueil des investissements directs étrangers derrière les Etats-Unis, la Chine et Hong Kong, avec un montant total de 57,4 milliards de dollars investis, selon la CNUCED, la Conférence des nations unies pour le commerce et le développement.
En terme d'origine géographique des investisseurs sur le territoire français, l'Europe (65 % du total) et l'Amérique du Nord (22 %) restent prépondérantes. L'Allemagne et les Etats-Unis conservent les deux premières places devant la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Espagne.
Les grands pays émergents (Brésil, Russie, Chine, Inde...) ne totalisent que 47 projets, soit 6 % du total. Au total, plus de 20.000 entreprises étrangères sont implantées en France, où elles emploient plus de deux millions de personnes, selon les statistiques de l'INSEE. Dans l'industrie, le quart de l'effectif salarié total travaille pour une entreprise étrangère.
"Quand on dit que l'économie française est fermée, que nous sommes des protectionnistes, il faut savoir que 49 % de l'économie française est sous contrôle étranger", commente Christine Lagarde.
"Il est assez facile de travailler en France" (patron américain)
"De façon surprenante, il est assez facile de travailler en France", explique ainsi le président du fonds américain d'investissement Blackstone, Stephen Scharzman. L'Hexagone n'est donc pas forcément l'incarnation du socialisme bureaucratique que se plaisent à décrire certains milieux d'affaires Outre-Atlantique...
"Clairement, une hausse de la flexibilité a été bénéfique à l'économie française", estime de son côté le PDG du cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG), Hans-Paul Buerkner, faisant référence à la défiscalisation des heures supplémentaires. Un jugement qui va à l'encontre d'autres analyses économiques, émanant notamment de la gauche française...
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