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Les inquiétantes économies de carburant de Continental Airlines

La compagnie aérienne américaine est mise en cause parmi d'autres dans un rapport du département des transports américains. Elle ferait voler ses Boeing 757 au-dessus de l'Atlantique avec des niveaux de carburant calculés au plus juste. Plusieurs dizaines d'avions se seraient posés presque à sec aux Etats-Unis.
Article rédigé par franceinfo
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La situation devrait être exceptionnelle. Pourtant, à Newark Liberty, l'un des aéroports de New-York, elle se produit de plus en plus souvent. La tour de contrôle doit autoriser un avion à atterrir d'urgence parce qu'il est “short pétrole”, dans le langage des pilotes. Autrement dit, parce qu'il n'a presque plus de carburant dans ses réservoirs.

Deux sénateurs de Newark, alertés en novembre dernier, ont provoqué une enquête du département des transports américain, dont ils ont présenté les conclusions la semaine dernière.

Selon le sénateur Robert Menendez, 96 avions de la compagnie aérienne Continental auraient atterri l'an dernier à Newark avec la jauge de carburant à un niveau très insuffisant.

Le problème se produit sur des vols transatlantiques avec un type d'avion précis, le Boeing 757. L'appareil, un bimoteurs qui date du début des années 80, n'est pas à la base conçu pour des liaisons Europe-Etats-Unis, mais pour des vols plus courts. Mais pour les compagnies aériennes, il représente une alternative intéressante à des avions plus gros dans des périodes de basse saison.

Normalement, la règlementation américaine impose que chaque avion ait assez de carburant pour se diriger vers un aéroport de déroutement si les circonstances l'imposent (météo, trafic aérien ou autres). Et les appareils doivent emporter en plus 45 minutes d'autonomie au-delà de cet aéroport de secours. En Europe, les compagnies ajoutent 10% de carburant à ces spécifications.

Mais les Boeing 757 de Continental airlines ne possèdent pas cette autonomie. Quant à la possibilité de faire escale pour se ravitailler en carburant, selon le rapport du département des transports, elle est découragée par la compagnie dans une note interne. Les ravitaillements en fuel sont accusés de diminuer les bénéfices et elle insinue que cela pourrait impacter le financement des retraites des pilotes.

Toutefois, le rapport nuance en précisant qu'aucun des avions contrôlés ne se trouvait en dessous de 45 minutes d'autonomie lors de leur atterrissage à l'aéroport de Newark. La moyenne des appareils se trouvait à 64 minutes de carburant restant. Ce qui laisse tout de même le temps de faire quelques tours de piste.

Grégoire Lecalot

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