Les dirigeants appellent la Commission de l'UE à "accélérer ses travaux" pour un "encadrement renforcé" des marchés
Dans leur lettre adressée au président de la commission européenne José Manuel Barroso, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy soulignent que "des mesures fortes sont déjà entrées en vigueur".
Cette missive commune est parue deux jours après le report d'un dîner de travail prévu lundi soir entre la chancelière allemande et le président français.
"Les sévères turbulences sur les marchés financiers dans les derniers mois suscitent cependant de fortes préoccupations de la part des Etats membres de l'Union européenne et de l'ensemble de nos concitoyens", ajoutent la chancelière et le président. Selon les deux dirigeants, "le retour d'une forte volatilité des marchés rend légitime de s'interroger spécifiquement sur certaines techniques financières et l'utilisation de certains produits dérivés comme les ventes à découvert et les crédit default swaps (CDS)".
Mardi, le gouvernement allemand s'est efforcé de minimiser le report à la dernière minute du dîner de travail à Berlin. Son porte-parole Ulrich Wilhem a rejeté les "spéculations" selon lesquelles le gouvernement français serait irrité du report d'une semaine de cette réunion consacrée à la gouvernance économique européenne. "De telles spéculations sont sans fondement. Les Allemands et les Français étaient totalement d'accord pour changer le rendez-vous." Un autre haut responsable allemand avait cependant donné auparavant une version sensiblement différente: "Ce sont les Français qui ont annulé, pas les Allemands."
Lundi, la présidence française avait annoncé, sans autre explication, que la rencontre était reportée au lundi 14 juin "sur proposition de la Chancellerie" allemande. Des collaborateurs et des membres du service de sécurité de Nicolas Sarkozy, ainsi que des journalistes français de la presse présidentielle, étaient déjà arrivés à Berlin. On laissait alors entendre à Paris que ce report était dû à la longueur des discussions à Berlin sur le plan d'austérité présenté le même jour par Angela Merkel. Selon une source allemande, c'est au contraire le chef de l'Etat français qui aurait décidé de ne pas venir après que Berlin eut souhaité décaler de deux heures la rencontre. L'Elysée a refusé mardi de faire le moindre commentaire et a renvoyé sur son communiqué de la veille.
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