Les Chantiers de l'Atlantique sauvés de la délocalisation
Après avoir été l'un des fleurons de l'industrie portuaire française, c'est aujourd'hui l'un des plus gros chantiers navals d'Europe. A Saint-Nazaire, il emploie plus de 2.800 personnes et en fait travailler indirectement 6.000. Autant de salariés qui craignaient pour leur emploi depuis plusieurs opérations financières récentes.
Depuis mars 2006, les Chantiers de l'Atlantique n’étaient plus français mais norvégiens, propriété du groupe Aker Yards, spécialisé dans la construction de bateaux de croisière et de ferries.
En octobre dernier, STX Shipbuilding, une société sud-coréenne de construction de cargos récupérait 39% du capitald'Aker Yards. Et provoquait la crainte d'une possible délocalisation des chantiers en Asie.
Déja, la France disposait, par l'intermédiaire d'Alstom, de 25% des parts des chantiers navals de Saint-Nazaire. Avec cet accord, l'Etat devrait détenir 9% supplémentaires... et bénéficier ainsi d'une minorité de blocage. L'objectif final étant de peser sur toutes les décisions importantes impliquant les chantiers, dont une éventuelle délocalisation.
Le propriétaire des chantiers “surpris”
Selon Matignon, l'opération, qui représenterait plusieurs dizaines de millions d'euros, prouve “la détermination sans faille du gouvernement” pour développer l'industrie nationale “dans un environnement mondialisé”.
En se félicitant de la nouvelle, Nicolas Sarkozy a quant à lui précisé les contours de l'accord signé avec STX Shipbuilding. L'actionnaire coréen d'Aker Yards lui aurait notamment promis de maintenir le chantier sur le territoire français et de ne pas développer d'activités concurrentes hors d'Europe.
Du côté d'Aker Yards cependant, on se dit "surpris" : le groupe norvégien assure n'avoir vendu aucune action et n'a pas été prévenu par son actionnaire. Pour que la France acquière sa part des chantiers, le conseil d'administration d'Aker Yards doit encore valider l'opération. Evènement “hautement improbable” selon son PDG, si les termes de l'offre ne sont pas assez “attrayants”.
Rassurés de cet engagement de l'Etat, les syndicats ont tout de même souligné que “des interrogations demeurent” sur le réel pouvoir du gouvernement dans la stratégie globale du groupe. Conclusion de Marc Ménager, de la CFDT: “Maintenant il reste à venir les commandes”.
Marie Blondiau
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