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Les banquiers de nouveau convoqués chez Lagarde et Sarkozy

Le président reçoit mardi les patrons des grandes banques françaises, pour la 7e fois en moins d’un an. Ce rappel à l’ordre sur la question des bonus est précédé aujourd’hui d’une première réunion technique à Bercy, avec Christine Lagarde…
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La ministre de l’Economie plaide pour l’"éradication" de la "course à l’échalote aux bonus dans les banques".

La polémique a éclaté début août, après que BNP Paribas eut annoncé avoir provisionné un milliard d’euros pour les bonus annuels de ses traders. Cette annonce avait immédiatement provoqué l’ire de Nicolas Sarkozy, qui avait tenu à rappeler aux banques les contreparties sur lesquelles elles s’étaient engagées en échange du secours financier de l’Etat.

Chargé par l’Elysée d’appliquer avec fermeté les règles en vigueur en matière de rémunération, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer affirmait début août que BNP Paribas était dans les clous des engagements du G20 en la matière, et du code de bonne conduite adopté par les banques françaises.
_ Mais, pris entre les critiques de l’opposition et des syndicats – le leader Vert Daniel Cohn-Bendit lui reprochant une "incroyable naïveté" sur le sujet – et l’incompréhension de l’opinion publique, Nicolas Sarkozy s’apprête sans doute à en demander plus.

Des centaines de milliers d'emplois hautement qualifiés

Plusieurs pistes sont à l’étude et devraient être au cœur du G20 de Pittsburgh en septembre : l’étalement des versements de bonus sur plusieurs années afin de s’assurer que les décisions des traders n’ont pas eu d’impact négatif sur le long terme, ou encore la limitation à un an des bonus garantis, quels que soient les résultats réalisés, ou encore le plafonnement des bonus...

Des pratiques loin d’être respectées par les banques, anglo-saxonnes notamment. D’ailleurs, les banquiers ne manqueront pas de faire valoir que leurs positions concurrentielles s’en trouveront menacées si on leur impose des restrictions qui n’ont pas cours à l’étranger. Au moment où BNP Paribas passait un milliard d’euros de provisions pour les bonus de ses traders, la banque américaine Goldman Sachs accumulait dix fois plus !

Tout l’enjeu est donc de ménager l’opposition et l’opinion, sans mettre en péril la compétitivité de la place financière de Paris, où sont basés des centaines de milliers d’emplois hautement qualifiés, notamment chez BNP Paribas et à la Société Générale, deux acteurs de taille au niveau européen.

Gilles Halais, avec agences

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