Le trafic des principaux ports français, Marseille, Saint-Nazaire, Le Havre, a été paralysé par une grève nationale
Les grévistes protestent contre une réforme privatisant les activités de manutention, a-t-on appris de sources syndicales et auprès des directions des ports.
Le mouvement a été reconduit pour lundi prochain.
A Marseille, aucune marchandise n'a été déchargée au Grand port maritime, a dit la direction en début d'après-midi, précisant que le mouvement n'avait aucune incidence sur le trafic pétrolier des bassins de Fos et de Lavera ou sur la circulation des voyageurs.
Au Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire, aucun des sept ou huit bateaux à quai n'a été déchargé, selon le secrétaire général de la CGT locale, Yves Tual qui a ajouté n'avoir reçu aucun engagement concret de la part de Dominique Bussereau (secrétaire d'Etat aux Transports - NDLR) à la suite de la grève du 6 novembre dernier.
L'appel à la grève lundi était suivi, selon lui, par 95 % des grutiers et des personnels portuaires.
"Alors que 30.000 emplois devaient être créés par la réforme portuaire, nous sommes touchés par du chômage partiel et même des départs non remplacés. Et c'est pareil pour les investissements promis : nous ne voyons rien venir", a-t-il encore précisé.
Les dockers et grutiers du port du Havre (Seine-Maritime) ont également bloqué toute activité, selon la direction du port.
Les sept ports autonomes français employaient en 2008 31.700 personnes et leur activité générait 120.000 emplois indirects, selon le gouvernement.
La part des ports français décline dans le marché européen
La réforme, adoptée en 2008, vise à transférer au privé les emplois des personnels de "l'outillage", grutiers et portiqueurs qui chargent et déchargent les navires.
Les modalités locales d'application doivent être déterminées cette année. La réforme est présentée comme un moyen de dynamiser l'activité des ports et donc de créer des emplois.
La part des ports français dans le marché européen décline, selon les chiffres publiés par le gouvernement. Entre 1989 et 2006, la part de marché des ports français en Europe est passée de 17,8% à 13,9%, dit-il.
Un plan d'investissement de 2,69 milliards d'euros avait été annoncé pour accompagner la réforme d'ici 2013, dont 445 millions pour l'Etat.
Les syndicats estiment que les employés seront les victimes de ce projet en perdant les avantages liés à leur statut actuel d'employés rattachés aux ports .
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