Le Sénat a approuvé jeudi la reconduction de Ben Bernanke à la tête de la banque centrale des Etats-Unis
Il a été reconduit pour un second mandat de quatre ans par 70 voix contre 30.
Ben Bernanke a bénéficié des voix d'une partie de l'opposition républicaine. En revanche, plusieurs démocrates ont refusé de cautionner le choix du président Barack Obama, annoncé le 25 août..
Ces derniers lui reprochent d'être trop étroitement lié à Wall Street et d'avoir conduit une politique monétaire qui a contribué à la plus grave crise économique depuis la Grande dépression des années 1930.
Un homme discret
Projeté sur le devant de la scène par la crise, le président de la banque centrale américaine est un homme discret, crédité d'avoir sauvé l'économie des Etats-Unis, mais dont l'action avant et après le choc financier reste extrêmement contestée.
Ses détracteurs les plus virulents ont donné de la voix jusqu'au dernier moment pour tenter de bloquer sa reconduction. Ils reprochent à cet homme de 56 ans d'avoir éteint le feu qu'il avait lui même allumé en favorisant une bulle immobilière qu'il n'aura pas vu venir. A leurs yeux, il a fait preuve d'une bienveillance coupable à l'égard des banques que la Fed est censée réguler. Les mêmes l'accusent aussi d'avoir rétabli la situation de la pire
manière en renflouant les grands groupes financiers.
Universitaire réputé, spécialiste reconnu de la crise des années 1930, Ted Bernanke a été consacré par la revue Foreign Policy penseur le plus influent de l'année 2009 pour avoir "empêché une nouvelle Grande dépression". Beaucoup d'économistes applaudissent sa politique de relance monétaire sans précédent face à un choc exceptionnel. Par ailleurs
de nombreux sénateurs, fort critiques de son action avant la panique financière de 2008, ont estimé qu'il était l'homme le mieux placé pour faire face aux défis de la sortie de crise.
Nommé par le président George Bush fils, l'homme a pris la tête de la banque centrale des Etats-Unis en février 2006 après 18 ans de présidence d'Alan Greenspan, alors au faîte de sa gloire. En douceur, ce barbu presque chauve, posé et bonhomme, que tout ou presque oppose à son prédécesseur, a profondément bouleversé les habitudes de l'institution, en refusant le "culte" dont faisait l'objet Alan Greenspan et en amenant la Fed à beaucoup communiquer sur son action.
Homme providentiel face à la crise, Ted Bernanke est profondément conscient des erreurs de la banque dans les années 1930 (son absence de réaction pour soutenir le crédit et ses relèvements de taux intempestifs), qu'il a décrites dans un livre.
Son action récente lui a valu d'être reconduit par le président Barack Obama. Lequel
n'appréciait guère au départ cet homme qui a brièvement été conseiller économique de son prédécesseur.
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