Le prix Nobel d'économie Paul Krugman a vanté lundi dans le New York Times "la réussite économique de l'Europe"
Dans une chronique, Paul Krugman s'oppose aux parlementaires républicains selon lesquels la réforme de la santé mènera au naufrage économique des USA.
"La véritable leçon que nous donne l'Europe est en fait le contraire de ce que les conservateurs affirment: l'Europe est un succès économique, et ce succès montre que la social-démocratie fonctionne."
"Aux Américains qui l'ont visité : Paris avait-il l'air pauvre ou arriéré ? Et Londres, et Francfort ?" demande Paul Krugman, qui milite résolument en faveur de l'adoption aux Etats-Unis d'une réforme du système de santé qui le rapprocherait de celui de l'Europe, où "les dépenses sociales sont largement plus élevées". Dans sa chronique au New York Times, le prix Nobel ajoute: "Les statistiques confirment ce que nos yeux peuvent voir."
La croissance moyenne du PIB américain a atteint en moyenne 3% par an depuis 1980 ("quand notre politique prenait un virement marqué à droite, contrairement à l'Europe") contre 2,2% pour les quinze pays de l'Union européenne d'avant l'élargissement de 2004, reconnaît Paul Krugman. Cependant, "depuis 1980, le PIB par tête - soit ce qui sert à mesurer le niveau de vie - a augmenté a peu près au même rythme en Amérique et dans l'UE : 1,95% par an ici contre 1,83% là-bas", ajoute-t-il.
L'économiste regrette "le dogme économique en vigueur" aux Etats-Unis, "chez de nombreux démocrates aussi bien que chez tous les républicains, par essence" selon lequel "une social-démocratie à l'européenne ne peut être qu'un désastre absolu".
En matière d'avancement technique, l'internet à haut débit "est tout aussi répandu en Europe qu'il l'est aux Etats-Unis, et il y est beaucoup plus rapide et bien moins cher", ajoute Paul Krugman, qui enseigne à l'université de Princeton, dans le New Jersey (Nord-Est des Etats-Unis).
Certes, on peut considérer que l'Amérique fait mieux que l'Europe en matière d'emploi avec un taux de chômage officiel habituellement bien plus faible, reconnait-il. Et "les Européens sont moins susceptibles que nous de travailler quand ils sont jeunes ou vieux, mais est-ce foncièrement une mauvaise chose ?", ajoute son plaidoyer. D'autant que, selon lui, "les Européens sont également plutôt productifs : ils font moins d'heures."
La chronique titrée "Learning from Europe" de Paul Krugman dans le New York Times
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